Rapport PNUD: L’Algérie loin derrière la Palestine, la Tunisie et la Libye

Rapport du PNUD sur le développement humain dans le monde

L’Algérie loin derrière la Palestine, la Tunisie et la Libye

par Mohamed Khellaf, Le Jeune Indépendant, 8 septembre 2005

Le PNUD classe l’Algérie à la 103e position, sur un nombre de 177 pays, dans son rapport annuel publié hier à Vienne et New York. Le rapport mondial de développement humain pour l’année 2005 du Programme des Nations unis pour le développement (PNUD) constate une légère «amélioration» dans le classement de l’Algérie par rapport à l’année précédente où notre pays occupait la 108e place.

Toutefois, l’Algérie est toujours dans le lot des pays dont le développement humain est moyen et elle est devancée toujours dans sa «catégorie», respectivement par la Libye, Oman, le Liban, la Tunisie, la Jordanie et la Palestine.

Parmi les pays maghrébins, la Libye se distingue, deux années de suite en se positionnant à la même 58e place, la Tunisie à la 89e place, tandis que le Maroc et l’Egypte caracolent, respectivement à la 119e et 124e positions. Le document riche de plus de 372 pages montre que les pays de l’Asie centrale et de l’Afrique subsaharienne sont les parties du monde les plus à la traîne.

D’ailleurs, le groupe dont le développement humain est faible est constitué exclusivement, à l’exception du Yémen, de pays africains dont le Niger qui termine cette année la liste. Une place qui est revenue l’année passée à la Sierra Léone.

La Norvège se maintient pour la 5e année consécutive en tête du tableau de l’indice mondial du développement. Le rapport du PNUD affirme que les pays riches empêchent la croissance des pays pauvres remettant en cause les politiques commerciales des nantis jugées «inéquitables».

«Les barrières commerciales auxquelles sont confrontés les pays en développement exportant vers les pays riches sont, en moyenne, trois fois plus élevées que celles qui frappent les échanges entre pays riches», souligne notamment le rapport de l’agence onusienne.

Ces propos sont expliqués par le fait que les pays pauvres représentent moins d’un tiers des importations des pays riches mais les deux tiers de leurs recettes douanières. «Cette taxation perverse et ces politiques inéquitables continuent d’empêcher des millions d’habitants dans les pays les plus pauvres du monde de sortir de la pauvreté en maintenant des inégalités obscènes», affirme le rapport.

Publié une semaine avant la prochaine assemblée générale des Nations unies, qui s’ouvrira le 14 septembre à New York, le rapport appelle à des «changements rapides et sensibles des politiques mondiales en matière d’aide, de commerce et de sécurité» pour parvenir aux objectifs de développement du millénaire (ODM), définis en 2000 par l’ONU afin d’éradiquer la pauvreté d’ici à 2015.

«Les ODM sont un billet à ordre rédigé par 189 gouvernements (…) arrivant à échéance dans moins de dix ans», note encore M. Watkins, principal auteur du rapport, dans un communiqué de presse. «En l’absence d’investissements nécessaires et de volonté politique, il reviendra estampillé comme «chèque sans provision».

«L’inégalité constitue le principal obstacle à la croissance», a par ailleurs estimé Mme Volynsky, l’un des auteurs. «Les revenus annuels des 500 personnes les plus riches au monde sont supérieurs à ceux des 460 millions les plus pauvres», a-t-elle noté.

Le PNUD préconise de renforcer les liens entre le commerce et le développement humain et considère que la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Hong Kong en décembre constituera à cet égard une «opportunité vitale».

Le PNUD élabore annuellement l’indice mondial du développement humain (IDH) (classement par pays) en prenant en considération un nombre de facteurs dont l’espérance de vie à la naissance, le taux d’alphabétisation des adultes, le taux brut de scolarisation du primaire au supérieur et le PIB par habitant.

Des éléments qui font que les pays sont classés en trois catégories : pays au développement humain élevé, ceux au développement humain moyen et ceux à faible développement humain. M. K.