Les opérateurs bloqués par un climat des affaires défavorable

Ils se plaignent de l’absence de concertation avec les pouvoirs publics

Les opérateurs bloqués par un climat des affaires défavorable

Par : Khaled R., Liberté, 21 juin 2010

Les relais de croissance en panne

Le symposium du MDI aura été un moment fort de l’actualité économique du pays l’année en cours. L’évènement a permis de mettre à plat les difficultés que rencontrent les opérateurs algériens dans la production de biens et services. Conséquence : la création d’emplois et de richesses est freinée faute d’une véritable concertation avec les pouvoirs publics. Précisément, le nombre de PME créées annuellement reste insuffisant. Ce pan de l’appareil de production, dont l’évolution est déterminante en matière de développement durable du pays, de diversification de l’économie nationale demeure fragilisé par l’environnement : difficultés de financement, ouverture exacerbée du marché et concurrence déloyale de l’informel.
Tant qu’on n’aura pas amélioré le climat des affaires, se posera la question de l’efficacité de la dépense publique : 150 milliards de dinars pour le secteur de la PME et des fonds substantiels pour la mise à niveau de 20 000 entreprises. Mesures prévues dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014.
Devant un tel environnement, les pouvoirs publics pointent du doigt, paradoxalement, l’absence de véritables entrepreneurs, du moins la taille critique pour tabler sur le secteur privé en matière d’investissement et de croissance. Or, c’est l’environnement contraignant qui empêche l’émergence de milliers et de milliers d’opérateurs dans les segments à valeur ajoutée pour le pays.
On ira donc plus vite si les pouvoirs publics menaient une véritable concertation. En clair, la scène économique souffre de débats entre les membres de l’Exécutif et les opérateurs sur des questions d’importance vitale pour l’économie algérienne : la saturation des ports commerciaux, l’intégration de l’industrie nationale, la relance de l’investissement productif et l’accélération du rythme de création de petites et moyennes entreprises. Une invitation, en un mot, à une complicité, voire à un véritable partenariat entre les deux parties orienté vers la création de richesses durables pour l’Algérie.
Il est évident que si les principales contraintes à l’essor de l’entreprise, au cœur du développement du pays, ne sont pas levées, on assistera à une croissance moins élevée, insuffisante tout au moins pour inverser la tendance en matière de taux de chômage hyper-élevé chez les jeunes, et allocation de revenus de misère.
En un mot, on veut faire rouler une économie nationale avec des freins serrés. Une situation qui exacerbe, quitte à le rappeler, les tensions sociales. Face à une violence de l’état qui ne dit pas son nom.

 


Symposium sur l’entrepreneuriat

Un tissu de petites et moyennes entreprises très fragilisé

Par : Mokhtar Haïder

Principaux résultats de la rencontre : le MDI créera une académie entrepreneuriale en Algérie. Une revue trimestrielle sur le management sera également publiée.

En gros, la situation des entreprises se résume comme suit, 450 000 PME, dont 120 000 dans le secteur de l’artisanat : parmi les 330 000 restantes, un peu moins de 2 200 PME “qui comptent”, selon les termes de M. Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise, ce chiffre incluant les entreprises de 20 salariés et plus.
Durant les 9 premiers mois de l’année 2009, le Centre national du registre du commerce (Cnrc) a enregistré 122 560 immatriculations (créations) dont 111 976 personnes physiques et 10 584 sociétés.
Ce nombre global, comparé à celui de la même période 2008, fait ressortir une hausse de 9,4%.
Concernant la nature des activités, une partie importante des personnes physiques (48%) sont inscrites dans le commerce de détail et dans une moindre proportion (14%) dans les services.
Les sociétés sont plutôt présentes dans les services (31%), production industrielle et Btph (31%) et dans l’import et export (21%).
Pour toute l’année 2008, le nombre global des inscriptions s’élève à 139 441 immatriculations ou créations de nouvelles d’entreprises, dont 125 989 personnes physiques (89%) et 13 452 personnes morales ou sociétés (11% du total).
En soi, le nombre de Pme est déjà assez réduit, comparé à d’autres pays : ce qui se confirme avec le nombre également réduit des nouvelles inscriptions de sociétés (10 500 pour les neuf premiers mois de 2009, contre un peu moins de 13 500 pour toute l’année 2008). On est loin du minimum vital préconisé par M. Réda Hamiani. avec le rythme de 50 000 Pme par an – on est loin d’atteindre ce rythme –, on atteindra le million de PME dans 20 ans. On a un rythme de création de PME très lent, alors que la densification rapide du tissu de PME assure le développement durable du pays. Ce qui donne une idée de l’ampleur de l’effort à fournir sur de longues années. Incontestablement une faiblesse criante du nombre de création d’entreprises.

Rythme très lent de création de PME

Tels sont les termes dans lesquels se pose la question de l’entrepreneuriat en Algérie, celle qui aurait dû être la question centrale de toute la politique économique algérienne. Entre autres, et sauf les réalisation des très gros marchés publics commandés par l’État qui n’absorberont le chômage que provisoirement, le reste du tissu économique algérien actuel, à des niveaux aussi insuffisants, ne pourra absorber lui non plus la demande d’emploi actuelle et encore moins celle à venir, sans une orientation laissant une large place, non seulement à l’entreprise privée, mais à l’initiative privée avec des encouragements réels de nature à favoriser cet émergence qui tarde à venir.
Les dernières mesures visant la protection des activités de production (lait, médicaments, céréales, et automobile à un terme plus éloigné) et à l’encadrement de l’investissement privé étranger ainsi que les recentrages des engagements algériens d’une adhésion à l’Omc et l’association avec l’Union européenne, pour une meilleure protection de l’activité économique nationale ainsi que la prise en charge par l’État de la mise à niveau des entreprises, sont des signes encourageants, certes des mesures de nature à favoriser cette émergence, mais restent insuffisantes tant les entraves à l’investissement et l’initiative persistent empoisonnant de manière significative et durable le climat des affaires.
Voilà quel est le climat général dans lequel s’est tenu se symposium où l’on reste volontiers optimistes pour les années à venir et où des hommes d’affaires ont clairement posé les problèmes des entreprises algériennes : parce que la question ne concerne pas simplement la création des entreprises algériennes, mais leur fonctionnement même et leur développement. Certains hommes d’affaires ont identifié beaucoup d’entraves ainsi que quelques opportunités faciles à saisir, pas chères et qui sont de nature à économiser quelques centaines de millions de dollars au portefeuille devises algérien.
Il reste à établir cette passerelle entre les autorités qui affichent un aussi grand dessin économique depuis la loi de finances complémentaires 2009 et les Pme qui ne demandent qu’à être reconnues comme sujets économiques majeurs. Et qui piaffent d’impatience.
En fait, le 9e symposium international de MdI Business School sur l’entrepreneuriat a essayé d’aller au concret : qui sont les entrepreneurs ? Comment perçoivent-ils les opportunités ? Comment assurent-ils le développement de leur entreprise ? Quels rôles jouent-ils dans l’innovation et la croissance ? Quelle place pour l’entrepreneuriat ? Ce symposium a donc choisi de s’intéresser aux caractéristiques économiques qui peuvent avoir une influence sur le processus d’entrepreneuriat, qui peuvent pérenniser la structure d’un secteur en renforçant la productivité, mais qui peuvent également mener jusqu’à un changement structurel dans ce secteur grâce aux start-up innovantes.
La réflexion n’a pas manqué et la nécessité s’est posée d’instaurer une véritable culture entrepreneuriale. Parmi les lacunes observées dans l’environnement entrepreneurial, celui de l’enseignement des pratiques entrepreneuriales au sein des établissements d’enseignement public. “La pédagogie est au cœur du défi entrepreneurial (car) il semble nécessaire de se pencher sur des questions relatives à l’instauration d’une culture entrepreneuriale, afin de motiver les étudiants à entreprendre des projets innovateurs”, estime MdI Business School.
Il est à noter, enfin, que ce neuvième symposium qui s’est conclu par deux annonces : celle de la création par Manager Business School (MdI) une académie de l’entrepreneuriat, première du genre en Algérie et de la publication d’une revue trimestrielle, La Business Management Review (BMR) à partir du mois de décembre 2010 avec un numéro spécial au milieu de l’année.

 


Profil de l’entrepreneur algérien

Des motivations mais sous un environnement très contraignant

Par : Saïd Smati

Ce n’est pas la recherche du profil qui motive essentiellement les entrepreneurs privés interviewés. L’environnement de l’entreprise algérienne s’avère, du reste, très contraignant.

Ce sont là deux constats parmi les conclusions tirées par M. Boualem Aliouat, de l’université de Nice Sofia-Antipolis, à l’issue de l’enquête réalisée par MDI Business School sur le profil de l’entrepreneur algérien. M. Aliouat, qui a piloté cette étude, présentée lors du 9e symposium international de MDI Business School, précise que le travail qui a touché un certain nombre d’entreprises, essentiellement au sein du FCE, a consisté à interroger les entrepreneurs sur les données de l’entreprise pour identifier le contenu, ensuite l’enquête s’est intéressée aux motivations, aux antécédents de l’entrepreneur en termes d’âge, d’éducation, d’expérience, de situation des parents comme éléments d’influence et d’incitation à l’entrepreunariat et au fait de savoir si se sont des hommes ou des femmes qui les dirigent. Il en ressort que la moyenne d’âge des entrepreneurs algériens est relativement élevée. M. Aliouet note, à ce sujet, que “c’est plutôt surprenant. Cela se distingue assez fortement des études à l’international y compris pour de très petites entreprises où on a une moyenne d’âge assez élevée. Dans d’autres pays, on aurait des entrepreneurs assez conséquents de moins de 30 ans, et souvent très conséquents de moins de 40 ans. Or là, les moins de 40 ans ne représentent que 15%. C’est quand même assez révélateur d’un entrepreunariat plutôt mature en Algérie. Concernant la formation des entrepreneurs, là c’est une agréable surprise. Comparée aux systèmes d’autres pays, la formation des entrepreneurs algériens est particulièrement élevée. Ce qui a élevé considérablement le niveau, ce sont les TPE (très petites entreprises). Les TPE sont exclusivement élevées. Ce sont des masters, des licences ou doctorats. En revanche, on retrouve beaucoup d’autodidactes dans les grandes entreprises et PME. Sur le total, le niveau est plus élevé qu’à l’étranger. Concernant la taille de l’entreprise, les enquêteurs ont relevé qu’à travers le monde, on retrouve à peu près les mêmes proportions. Cependant, même si les proportions sont les mêmes, le nombre d’entreprises est dramatiquement bas en Algérie. Quand on dit qu’il n’y a pas beaucoup de PME en Algérie, c’est beaucoup moins de PME qu’ailleurs. Il y a aussi beaucoup moins de grandes entreprise et beaucoup moins de TPE (très petites entreprises). Pour un pays comme l’Algérie, dans lequel on a besoin d’énormément de création d’entreprises, on aurait pu s’attendre à des proportions beaucoup plus grandes d’entreprises de moins de cinq ans”, note M. Aliouet.

Les PME sont les plus fragiles

Les résultats de l’enquête font ressortir la problématique du financement à laquelle est confrontée l’entreprise algérienne. Une problématique qui pénalise beaucoup plus les PME. Selon M. Aliouet, cette situation s’explique par la spécificité des différentes catégories d’entreprises. Ainsi, il est constaté que les TPE ne se soucient pas beaucoup de ce problème puisqu’elles ne vont pas vers les banques. Elles sont plus orientées vers les dispositifs d’aide de l’État. De leur côté, les grandes entreprises peuvent, eu égard à leur taille, s’orienter vers l’autofinancement. Reste la PME qui, elle, subit de plein fouet les effets des difficultés d’accès au financement. Les contraintes vécues par les entrepreneurs algériens sont également les obstacles juridiques et fiscaux. Plus l’entreprise grandit, plus il lui semble devoir faire face à des obstacles juridiques et fiscaux de plus en plus importants. Au niveau des activités, c’est l’équivalent de l’Europe il y a 25 ans (structuration des activités), ajoute-t-il. La nouvelle économie (biotechnologie, les technologies de l’information et de la communication) n’a pas encore pris de proportions importantes en Algérie. Ce n’est pas encore le cas en Algérie.
Le soutien de l’État n’est pas perceptible dans la motivation des entrepreneurs. “Il faut savoir que l’entrepreneur en Algérie est un entrepreneur qui prend plus de risques qu’un entrepreneur à l’étranger, notamment en termes d’investissement personnel. Cela est lié aux défaillances du système de financement en Algérie”, précise M. Aliouet. Pour lui, l’entrepreunariat est aussi une question de personnes. Il faut travailler sur la culture de l’entrepreneuriat, autant qu’il faut améliorer les infrastructures et l’environnement juridique ou réglementaire. Il faut aussi susciter une culture entrepreneuriale.


ENTREPRENEURIAT PUBLIC ET PRIVE

Quelle alternative à l’économie rentière ?

Par : A. Hamma

Question récurrente depuis de nombreuses années, agitant souvent la conscience des dirigeants et celle des élites politiques face aux dangers de notre dépendance vis-à-vis de cette unique richesse que d’aucuns considèrent comme étant “les bijoux de la famille” et que, d’autres, en revanche, estiment que c’est une “malédiction” que Dieu nous a infligée ; l’après-pétrole hante les esprits et s’impose comme le passage obligé pour la survie de la nation.
Les lignes sont-elles réellement en train de bouger ? Cette problématique, en vérité, a été sous-jacente au thème de l’entrepreneuriat traité par la 9e édition du symposium international organisé par le MDI Busines School les 30 et 31 mai 2010. “Quels enjeux pour l’innovation et la relance de la croissance économique en Algérie ?” Slogan révélateur, s’il en est, du faible niveau de performance de l’économie nationale ainsi que de la compétitivité de nos entreprises, cette thématique n’a pas été choisie au hasard. Plusieurs facteurs y ont probablement contribué. En premier lieu, le lancement du plan de développement économique et social 2010-2014 qui nécessitera, pour sa réalisation, la mobilisation d’une enveloppe financière de 286 milliards de dollars américains dont environ deux milliards qui seront consacrés à la promotion des PME et PMI. En second lieu, l’échec patent des “stratégies de développement” testées, notamment celle qui a misé sur les investissements directs étrangers (IDE) et dont l’impact demeure limité. En troisième lieu enfin, la nécessité de réhabiliter l’entreprise nationale créatrice de richesses, et la place “légitime” que devront accorder les pouvoirs publics à la promotion du secteur privé productif national ainsi qu’aux conditions de libération de l’initiative d’entreprendre. C’est donc dans ce climat économique général d’opportunité d’investissements, mais en même temps d’inquiétudes face aux évolutions et aux enjeux d’intérêts stratégiques au niveau international que les entrepreneurs algériens réfléchissent, s’interrogent et se concertent. D’autant que, pour des raisons objectives liées à l’histoire économique de notre pays, l’état demeure le principal investisseur à travers la dépense publique. Il faut, toutefois, admettre que des signaux forts sont, depuis quelque temps déjà, délivrés par les pouvoirs publics aux patrons privés (le principe de préférence aux entreprises nationales est clairement affiché par l’Exécutif) dont certains se sont imposés comme de véritables capitaines d’industrie, en développant des segments d’activités génératrices de valeur ajoutée et créatrices de milliers d’emplois. Ce qui parait remarquable et qu’il faut sans cesse souligner, c’est que ces grands groupes privés, parce que jouissant d’une autonomie d’entreprendre par rapport à la puissance publique, ont pu se positionner comme pionniers dans l’érection des technopôles, notamment dans des secteurs à haute technologie et à forte valeur ajoutée tels que l’électronique ou dans d’autres sphères comme l’agroalimentaire par exemple. Mieux encore, anticipant sur l’injection du savoir, de la recherche et de l’innovation, comme facteurs de stimulation de la productivité et d’amélioration de la performance des facteurs de production et de diminution des coûts, ils ont tissé des passerelles directes avec les universités et les centres de recherche en exploitant de façon rationnelle les avantages comparatifs que certaines régions du pays recèlent. Ils ont contribué, par là même, à la formation de nombreux ingénieurs et techniciens en leur permettant de tester leurs recherches en les confrontant à la réalité du terrain au niveau de leurs diverses unités de production. Ainsi, et après une dure et longue résistance à l’informel, à la concurrence déloyale et à l’ouverture débridée du marché aux importations de produits bas de gamme, ces récents fleurons de l’industrie nationale, en complémentarité avec un secteur public qu’il faut “dépoussiérer” par des actions de mise à niveau, sont annonciateurs de vraies prémices d’une économie hors hydrocarbures apte à se mesurer à la compétition que leur livre le marché international. Cependant, et il faut bien le dire, l’environnement objectif qui caractérise actuellement le fonctionnement de nos institutions financières, économiques et administratives est en net décalage par rapport au discours officiel.
Dans ce contexte, le professeur Boualem Alliouat, coordinateur des travaux de la 9e édition du symposium rappelle que “l’Algérie est classée à la 148e place mondiale en termes d’indicateurs favorisant la création d’entreprises et à la 138e place pour ce qui concerne les indicateurs de facilités économiques et réglementaires”. Il s’agit d’autant d’obstacles à lever du côté des décideurs et à combattre du côté de l’entreprise en encrant dans la société, et notamment au sein de la jeunesse, une véritable culture de l’entreprenariat. C’est pourquoi il faut saluer la création de l’académie algérienne de l’entreprenariat décidée à l’issue de ce symposium et qui verra le jour en septembre prochain. En dépit des lacunes et des insuffisances constatées, de nature souvent objectives, mais aussi, dans de nombreux cas, dues aux blocages volontaires des partisans de la rente dont l’hostilité aux économies productives relève à la fois des réticences idéologiques et de l’attachement atavique au gain facile ; les lignes sont effectivement en train de bouger.
Mourad Preure, expert des questions pétrolières, estime dans une interview accordée à un quotidien national que “le montant de 286 milliards de dollars est significatif et me semble en mesure d’enclencher un cercle vertueux qui déconnecterait, à terme, la croissance économique nationale des mouvements erratiques des marchés internationaux du pétrole et du gaz…. L’intérêt du projet gouvernemental est qu’il fait une place aux entreprises, qu’il pose en termes clairs le principe de la préférence nationale… Les sommes en jeu peuvent effectivement donner une réalité concrète au patriotisme économique si elles se traduisent par une impulsion décisive des entreprises, si elles créent les conditions d’un véritable partenariat public-privé”. Une telle appréciation, largement partagée par de nombreux autres observateurs et experts des questions économiques, augure d’une nouvelle ère, qui, souhaitons-le, mettra l’Algérie à l’abri de la dépendance rentière.