L’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) reste-t-elle encore d’actualité ?

ADHÉSION DE L’ALGÉRIE À L’OMC

L’incertitude demeure

Le Soir d’Algérie, 12 août 2010

L’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) reste-t-elle encore d’actualité ? Question pertinente d’autant que le discours officiel reste confus, parfois velléitaire.

L’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) suscite encore le débat. L’Algérie veut toujours adhérer à l’OMC et négocie en ce sens. C’est ce que le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a affirmé récemment. En liant néanmoins cette accession à la prise en compte des intérêts économiques de notre pays. Or, l’Algérie a entamé des négociations depuis plus de deux décades sans résultat aucun. Dix rounds de négociations multilatérales et plus de 93 réunions bilatérales avec 21 pays ont eu lieu durant la décade écoulée. Plus de 1 600 questions relatives à l’économie nationale ont été traitées. Depuis 2008, l’Algérie a reçu 96 questions, émanant notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne et auxquelles des réponses ont été données. Mais la confusion entoure cependant la position algérienne. L’Algérie agit-elle réellement en vue d’accéder à cette organisation Non, malgré le discours volontariste des pouvoirs publics, soucieux de la sauvegarde de l’économie nationale, l’adhésion ne constitue pas la priorité. «Nous ne sommes pas pressés, affirmait récemment le ministre du Commerce. Un manque d’empressement, justifié peut-être par des velléités protectionnistes, mais qui démontre aussi l’absence de vision gouvernementale. Certes, l’on avance que l’Algérie ne peut libéraliser davantage son économie, au demeurant trop ouverte, et céder sur les questions de principe en matière de régulation commerciale. Concernant notamment la suppression de la taxe intérieure de consommation (TIC), la levée des obstacles techniques au commerce, l’importation des véhicules d’occasion, l’alignement de la tarification gazière, entre autres requêtes émises par nos partenaires. Et d’autant qu’en dehors des hydrocarbures, l’Algérie exporte faiblement mais constitue un marché ouvert. Toutefois, le gouvernement ne peut adopter une position trop attentiste, illisible même si la question constitue une question secondaire. Or, les choix économiques actuels, la politique économique suivie, marquée par une restriction du climat d’affaires, ne plaident pas pour une réelle volonté d’adhésion. De même, l’absence de rapport d’étapes sur l’état d’avancement des négociations n’incite guère à la clarification de la donne. Ainsi, l’incertitude demeure.
C. B.