Le gouvernement veut créer 400 à 500 000 micro-entreprises par an

Le gouvernement veut créer 400 à 500 000 micro-entreprises par an

Ahmed Yachi, Maghreb Emergent, 12 mars 2011

Les ambitions des responsables du secteur reposent sur les mesures décidées récemment en Conseil des ministres, sachant que le taux de mortalité des micro-entreprises est estimé à 4%.

Le gouvernement entend créer entre 400 et 500 000 micro-entreprises par an pour résorber le phénomène du chômage chez les jeunes. Le ministre du Travail et de la sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a précisé l’objectif que se fixe le gouvernement lors des travaux d’un regroupement des directeurs d’antennes des agences de wilayas de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) et de la Caisse Nationale d’Assurance Chômage (CNAC). Les ambitions des responsables du secteur reposent sur les mesures décidées récemment en Conseil des ministres, sachant que le taux de mortalité des micro-entreprises est estimé à 4%.

Le ministre du Travail a expliqué à ses cadres sous tutelle la portée des dispositifs de micro-investissement. Les nouvelles mesures portent ainsi sur l’apport personnel du postulant à la création d’une micro entreprise. Le seuil minimum de l’apport personnel est désormais de 1 % au lieu de 5 % quand le montant global de l’investissement est inférieur à 5 millions de dinars. A titre illustratif, un projet estimé à 3 millions de dinars passe par un apport personnel de 30 000 DA au lieu de 150 000 DA. Pour un investissement inférieur et supérieur à 10 millions de dinars, l’apport est de 2 % alors qu’il était de 10%. Un projet de 8 000 000 DA passe par un apport de 160 000 DA et non de 800 000 DA. Le ministre a ainsi souligné qu’ « une contrainte majeure a été levé à travers cette mesure puisque il est impossible à un chômeur de disposer d’un quelque fond pour prétendre se lancer dans l’investissement ».

Accompagnement pour contrer déperdition

La deuxième mesure, qui est de nature à encourager le micro-investissement a trait au « différé du remboursement des crédits ». Cette mesure porte sur le remboursement des crédits bancaires et des aides de l’Etat. Le candidat à la création d’une micro-entreprise bénéficie d’un différé de 3 années pour le principal du crédit bancaire pour une durée de remboursement qui passe de 5 à 8 ans. Le candidat bénéficie également d’une année de différé pour les intérêts bancaires qui sont bonifiés à hauteur de 80 % dans le Nord et 95% dans les wilayas des Hauts plateaux et du Sud. Le premier responsable du secteur a expliqué que ces facilitations sont devenues nécessaires afin d’éviter la disparition d’entreprises en cours de route. Tayeb Louh estime, à ce sujet, que « le taux de mortalité est acceptable en fonction de ce qui se passe ailleurs ». Pour le Directeur Général de l’ANSEJ, M. Chaalal Mohamed Tahar, le taux de micro-entreprises qui meurent en plein route est de 4 %. Un taux, qu’il qualifie de « faible ». La même source ajoute que « sur les 140 000 projets, il y a 4 000 qui ont fait l’objet d’indemnisation du Fonds de garantie.

« Gare aux effets pervers »

« Vous êtes responsables. Il faut traiter les dossiers de façon équitable. Votre protection est de notre devoir », a expliqué le ministre du Travail à l’adresse des directeurs régionaux, qui feraient face à de très fortes pressions actuellement. Il a ajouté : « ce que fait l’Etat pour les nécessiteux ne doit pas être détourné par ce qui sont à l’aise. Je suis au courant de ces gens qui garent leur Mercedes devant une agence pour demander un crédit. C’est inacceptable ». Dans le même sillage et à propos des facilitations portant sur les charges locatives, le ministre a averti sur d’autres effets pervers. « On ne joue pas avec la santé », a-t-il déclaré faisant allusion à ceux qui pourraient postuler pour un cabinet médical sans en avoir les vraies qualifications. Tayeb Louh a évoqué ce qui doit présider au choix entre les projets d’investissements présentés. « Le critère qui prime est celui de la création des postes d’emploi », soutient-il.