Sidi Saïd sous contrôle judiciaire ?

AFFAIRE KHALIFA

Sidi Saïd sous contrôle judiciaire ?

Le Soir d’Algérie, 27 mai 2007

Le premier responsable de la Centrale syndicale est-il concerné par un autre procès de l’épisode Khalifa ? Deux publications, en l’occurrence l’hebdomadaire en langue arabe El-Mouhakik et le quotidien l’Authentique ont respectivement rapporté dans leurs éditions de jeudi dernier et d’hier citant des sources proches de la Cour suprême, que le «secrétaire général de l’UGTA a été placé sous contrôle judiciaire par le conseiller rapporteur de cette institution judiciaire».
Selon les deux journaux, cette décision serait liée à l’ouverture d’une autre instruction relative à l’affaire Khalifa et dont Sidi Saïd serait concerné. Pour cette fois-ci, ce dernier aurait été entendu par la justice au sujet de son témoignage devant le tribunal criminel de Blida, lors duquel, il avait déclaré : «J’assume la responsabilité de la résolution du 12 février qui a couvert le placement de janvier 2001.» Or, une source proche de l’UGTA a démenti cette information. Pour elle, il s’agit «d’une information rapportée dans un premier temps par un hebdomadaire paru en fin de semaine dernière et relayé par un quotidien en ce début de semaine». Mieux, une autre source, en charge des questions juridiques, nous a indiqué que conformément à la procédure judiciaire, «le secrétaire général de l’UGTA ne peut être placé sous contrôle judiciaire par une institution comme la Cour suprême, puisque ce dernier ne bénéficie pas de privilège de juridiction». Selon notre source, «dans le cas échéant, il faut que la personne concernée soit d’abord inculpée et son dossier transmis devant le juge d’instruction d’une juridiction que la Cour suprême aura à définir. C’est au niveau de cette dernière, qu’il sera décidé ou non de le mettre sous contrôle judiciaire, après lui avoir signifié les chefs d’inculpation». Ceci étant, selon l’hebdomadaire El-Mouhakik, Abdelmadjid Sidi Saïd a été entendu il y a quelques semaines deux fois de suite par le juge instructeur et des questions lui ont été posées «autour de son témoignage tenu devant le tribunal criminel près la cour de Blida, lors du procès de l’affaire Khalifa». Les deux publications, faut-il le noter, n’ont pas précisé si le secrétaire général de l’UGTA a été ou pas inculpé dans cette affaire. Pour rappel, lors de son audition en sa qualité de témoin, Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA et ancien président du conseil d’administration (CA) de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), avait déclaré assumer ses responsabilités quant à la résolution relative au placement des fonds des caisses à El Khalifa Bank. En effet, l’ancien président du conseil d’administration de la Cnas qui a reconnu que «le conseil d’administration qui s’est réuni le 1er février 2002» a indiqué : «Au début d’avril 2001, il y a eu une délibération sur le placement des excédents de la trésorerie», tout en soulignant que «le ministère a approuvé la délibération de ce placement et celle de l’augmentation des salaires du personnel des caisses dans le cadre des conventions de branches». La présidente du tribunal criminel près la cour de Blida avait insisté sur l’une des questions posées à Sidi Saïd sur la résolution du 12 février 2002. Ce dernier a rétorqué en déclarant qu’il l’a signée au titre de président du conseil d’administration et transmise à la tutelle, précisant qu’il ne s’agit pas de faux. Il dira également «n’avoir pas été informé des cinq placements et que sa résolution a été transmise à la tutelle », précisant que si cette correspondance a disparu entre son bureau et celui du ministre, cela ne relève pas de ses responsabilités. «Je vous redis que ma grande surprise fut de me rendre compte que les placements avaient déjà eu lieu», a-t-il souligné. Pour rappel, le patron de la Centrale syndicale avait déclaré lors d’une rencontre syndicale à l’occasion du congrès de la Fédération des pétroliers, «qu’il n’a jamais trahi la confiance des travailleurs », faisant ainsi allusion aux commentaires qui ont suivi son témoignage lors du procès Khalifa.
A. Bettache
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