Du nouveau dans l’affaire Khalifa

Alger – Paris – Londres

Du nouveau dans l’affaire Khalifa

par B. M., Le Quotidien d’Oran, 5 février 2008

Du nouveau dans l’affaire Khalifa. Après le feu vert donné le 29 août dernier par un juge britannique à l’extradition de Rafik Abdelmoumen Khalifa, les choses semblent prendre une autre tournure.

Selon une source digne de foi, la justice britannique a procédé, le 22 janvier dernier, à l’audition préliminaire de l’ex-golden boy algérien et ce, sur la base des accusations retenues à son encontre dans la demande d’extradition présentée par les autorités algériennes.

Une demande qui a été déposée, pour la première fois, par les autorités algériennes vers la fin du mois d’octobre dernier et qui sera examinée, affirme la même source, au courant du mois de mars 2008, par les autorités judiciaires britanniques.

Selon notre source, les autorités britanniques ont décidé d’examiner, en premier lieu, la demande d’extradition présentée par l’Algérie, et de surseoir ainsi aux procédures judiciaires engagées à la suite du mandat d’arrêt européen décerné par les autorités françaises. A cet effet, l’ex-golden boy algérien a été maintenu, sur ordre des autorités judiciaires britanniques, en détention provisoire en vertu du mandat d’arrêt international décerné par les autorités judiciaires algériennes, révèle la même source.

Le sort de l’ex-magnat reste, de ce fait, suspendu tant que les autorités judiciaires britanniques ne se sont pas prononcées. Abdelmoumen Khalifa pourrait ainsi être extradé vers l’Algérie au lieu de la France, vu qu’il vient d’être auditionné sur la base de la demande algérienne.

Le dernier mot revient à la justice britannique.

Agé de 41 ans, Rafik Khalifa a été condamné le 22 mars dernier, par contumace à la réclusion à perpétuité par le tribunal de Blida, pour les chefs d’accusations d’association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux.

Il a été arrêté le 27 mars en Grande-Bretagne où il s’était réfugié dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré par le tribunal de Grande instance de Nanterre, en région parisienne.

Abdelmoumen Khalifa est recherché par la justice française dans le cadre d’une enquête sur des malversations présumées au sein du groupe Khalifa, dans les ex-sociétés Khalifa Airways, Antinéa Airlines, (transport aérien), et Khalifa Rent-a-Car (KRC, location de voitures), toutes enregistrées en France. Le parquet de Nanterre a ouvert fin 2003 une information judiciaire pour «abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée».

Le 29 août dernier, un juge britannique a donné son feu vert à l’extradition vers la France de l’ex-magnat algérien. Ce jugement a été prononcé en l’absence de Abdelmoumen Khalifa qui ne s’est pas présenté au tribunal de Westminster en raison d’un mouvement de grève des gardiens de prison, prévu ce jour là. Un jugement pour lequel, Rafik Khalifa a fait appel auprès de la Haute cour de Londres.

M. Khalifa est soupçonné d’avoir détourné de l’argent, des titres et des actifs appartenant aux compagnies du groupe Khalifa, causant ainsi leur liquidation et le licenciement de plus de cent salariés et laissant une dette de plus de 90 millions d’euros.

Les trois personnes mises en examen fin mai dernier en France dans cette affaire, dont la femme de Rafik Khalifa, avaient bénéficié de la liberté provisoire.