Inflation : Un taux prévisionnel de 3,8% en 2007

Inflation : Un taux prévisionnel de 3,8% en 2007

El Watan, 27 décembre 2007

Le rythme d’inflation moyen en Algérie a atteint 3,5% au cours des onze premiers mois de l’année en cours, porté notamment par une hausse notoire des prix de plusieurs produits alimentaires, a rapporté hier l’APS, en citant l’Office national des statistiques (ONS).

Il s’agit à l’évidence d’un taux moyen qui exprime des augmentations substantielles des prix de certains produits de consommation courante, mais aussi des évolutions très modérées pour certains produits, voire des baisses de prix comme pour le sucre, les viandes et abats, les conserves, les produits de luxe… Sur toute l’année 2007, le taux d’inflation devrait atteindre 3,8%, selon les prévisions de cet office. Le Fonds monétaire international (FMI) faisait état, en novembre dernier à Alger, d’une estimation du niveau d’inflation en Algérie de 4,5% pour 2007 et de 4,3% pour 2008. La variation enregistrée de janvier à novembre derniers, précise l’ONS, est attribuée essentiellement à l’augmentation des prix à la consommation des biens alimentaires (+6,5%), en particulier les produits agricoles frais (+7,9%), les produits alimentaires industriels (+5%), les biens manufacturés (+0,5%) et les services (+1,5%). L’évolution des prix des biens alimentaires est attribuée elle-même à la hausse d’un grand nombre de produits, notamment les fruits frais (+19,5%), la pomme de terre (+53,1%) et les légumes (+3,4%). D’autres produits du groupe alimentation ont connu, durant cette période, des moyennes de hausse remarquables, selon l’ONS. C’est le cas du poisson frais (+14,3%), des huiles et graisses (+9,5%), café, thé et infusions (+7,2%), pain et céréales (5,9 %), viande de poulet (2%), les boissons non alcoolisées (+3,6%), lait, fromage et dérivés (+4,30%) et enfin le pain et céréales avec 5,90%. Selon les calculs de l’ONS, affirme la même source, sur les douze dernières années, le rythme d’inflation annuel est tombé graduellement de 29,04% en 1994 à 2,5% en 2006. « A partir d’un taux de 3,5%, l’inflation devient un phénomène dont il faut s’inquiéter », avait affirmé en novembre dernier à El Watan, El Hachemi Siagh, consultant et spécialiste des questions financières. Les poussées inflationnistes continuent à prendre de l’ampleur, elles engendreront une baisse drastique du pouvoir d’achat, un surenchérissement certain des coûts des projets d’investissement et même une tendance à la hausse des taux d’intérêts bancaires. De tels effets négatifs sur l’économie nationale risquent, avait-il averti, d’être sérieusement perceptibles à partir d’un taux d’inflation de 5%. « D’où la nécessité de tuer l’inflation dans l’œuf », a-t-il lancé, en soulignant qu’une fois installée, sa maîtrise deviendra une entreprise de longue haleine.

A. B.