Algex évalue l’impact des accords commerciaux

Algérie-UE et Algérie-ZALE

Algex évalue l’impact des accords commerciaux

Par : Meziane Rabhi, Liberté, 25 octobre 2010

La structure des importations de l’Algérie révèle l’intensité de la dépendance de l’Algérie vis-à-vis de l’UE alors que les importations en provenance de la grande zone arabe de libre-échange ont enregistré une légère baisse.

“Durant le 1er semestre 2010, les exportations algériennes vers la grande zone arabe de libre-échange ont atteint 825,6 millions de dollars, contre 535 millions de dollars à la même période de l’année 2009, soit une hausse de 54,3%, fruit des hydrocarbures dont la valeur du baril a augmenté.” C’est ce que relève un document “sur l’impact de l’accord de libre-échange sur les échanges de l’Algérie avec la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale)”, publiée par l’Agence nationale pour la promotion des exportations (Algex). Les exportations d’hydrocarbures vers la Grande zone arabe de libre-échange sont estimées à 733 millions de dollars USD, contre 476 millions de dollars, au 1er semestre 2009. Les exportations algériennes hors hydrocarbures ont enregistré une hausse appréciable. Elles sont passées de 59 millions de dollars au 1er semestre 2009 à 92,6 millions de dollars pour la même période 2010. “Cette progression est justifiée notamment, par l’apparition du sucre, principal produit exporté au 1er semestre 2010, avec 45,26 millions de dollars”, explique-t-on dans le document. Algex relève, en revanche, une baisse des principaux produits hors hydrocarbures exportés vers la Gzale, comme les dérivés sulfonés, nitrés ou nitrosés des hydrocarbures — les pneumatiques neufs en caoutchouc — les ciments hydrauliques — les déchets, débris de fonte, de fer ou d’acier. Cette baisse est contrebalancée par les exportations de verre plat, des préparations pour lessives, les oignons et échalotes. “Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers la Gzale, bénéficiant de l’avantage préférentiel, ont enregistré 18 millions de dollars durant le 1er semestre 2010, contre 57 millions de dollars pour la même période de l’année 2009, soit une baisse de 68%”, précise le document. Le marché de l’Algérie au sein de la Gzale est à 80% dominé par la Tunisie, la Libye, la Jordanie, le Soudan, le Maroc et les Émirats arabes unis. La Tunisie occupe toujours la place de premier client, avec une valeur de 26,8 millions de dollars, contre 17 millions de dollars au cours du 1er semestre 2009. Il est à remarquer un glissement de position du Maroc de la 3e vers la 5e place. Les importations algériennes, en provenance de la Grande zone arabe de libre-échange, ont enregistré une légère baisse, passant de 769 millions de dollars au 1er semestre 2009 à 747,2 millions de dollars à la même période 2010. Les importations, bénéficiant de l’avantage préférentiel, ont baissé de 48,7%, justifiée par l’allongement récent de la liste négative. Le nombre des produits industriels, par exemple, ne bénéficiant pas d’avantages préférentiels est passé de 328 produits en 2009 à 1 285 produits en 2010. Le nombre des produits agricoles ne bénéficiant pas de l’avantage préférentiel est passé de 382 en 2009 à 1 523 en 2010. Le document d’Algex relève que l’Algérie importe des eaux minérales et gazéifiées de Jordanie et de Tunisie, pourtant aucune exportation algérienne vers ces pays n’a été enregistrée. Alors que la Jordanie elle-même importe pour 63 millions de dollars de l’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis et d’Autriche… Quant à la Tunisie, elle importe pour 32 000 dollars de France. Concernant les jus de fruits, il a été enregistré une importation de 2 millions de dollars en provenance d’Égypte, d’Arabie Saoudite, des EAU et de Tunisie. L’Algérie exporte des jus de fruits vers notamment la France, mais pas vers la Gzale. La Tunisie importe pour 4 millions de dollars d’Espagne, de France, des Pays-Bas, d’Italie, d’Égypte, du Brésil, d’Allemagne, du Maroc… Les échanges de l’Algérie avec cette zone ne représentent que 3% du total Algérie. Avec l’Union européenne, par rapport à 2009, les échanges de l’Algérie avec cette zone ont enregistré une baisse de 11% des importations et une augmentation de 8,5% des exportations. Si la valeur des exportations a augmenté d’un tiers, il n’en demeure pas moins que c’est le fruit des hydrocarbures dont la valeur du baril a augmenté. Hors hydrocarbures, quoique la hausse soit de plus de 64%, en valeur absolue, ces exportations ont enregistré 790 millions de dollars et ne représentent que 3% des exportations globales de l’Algérie. La structure des importations de l’Algérie révèle l’intensité de la dépendance de l’Algérie vis-à-vis de l’UE. Par ailleurs, par rapport aux importations, les exportations hors hydrocarbures demeurent insignifiantes et ne couvrent que 2,8% des importations algériennes provenance de l’UE (données de l’année 2009). L’évaluation de l’impact de l’accord d’association par secteur fait ressortir une prépondérance des exportations de produits industriels avec une part de 97%. Cependant, sur les 556 millions de dollars d’exportations de produits industriels, près de 83% sont des dérivés d’hydrocarbures. S’agissant des produits manufacturés, leur part dans les produits industriels demeure minimes et à la baisse. “Même sur le plan des importations, l’Algérie fait face à un manque de diversification en termes de fournisseurs. Par ailleurs, de la juxtaposition de ces deux graphes, l’un portant sur les importations et l’autre sur le solde hors hydrocarbures, résulterait une adéquation presque parfaite démontrant une dépendance accrue, surtout vis-à-vis de la France, fragilisant la sphère économique nationale”, estime Algex.