Prospection pétrolière et gazière: Ce que la prochaine loi propose

PROSPECTION PÉTROLIÈRE ET GAZIÈRE

Ce que la prochaine loi propose

Le Soir d’Algérie, 6 novembre 2012

La prochaine loi sur les hydrocarbures, en cours d’examen parlementaire, devrait conférer un droit exclusif aux investisseurs dans le domaine de la prospection. Cette disposition est voulue attirer des opérateurs étrangers qui, cependant, attendent davantage d’incitations et moins de lenteurs bureaucratiques.
Chérif Bennaceur – Alger (Le Soir) – La prospection d’hydrocarbures en Algérie n’est pas encore développée et risque d’être davantage complexe à terme. Or, ce constat reste problématique dans la mesure où seulement 52% du domaine minier national font l’objet de travaux de prospection, exploitation et production d’hydrocarbures. C’est ce que note le directeur activité gaz naturel auprès de l’Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), Ouahmed Khelil qui intervenait hier, à l’hôtel Hilton, lors de la seconde journée de la conférence sur les perspectives énergétiques de l’Algérie. Et cela, même si une dizaine de permis de prospections ont été octroyés en 2011, couvrant plusieurs régions du pays, le rythme de développement de la prospection reste paradoxalement encore faible. Voire, les opportunités de découvertes risquent d’être, à terme, limitées en volume, complexes et risquées du point de vue technique et financier, notamment. C’est ce que ne manquera pas de souligner le consultant et vice-président de l’Association algérienne du gaz (AIG), Abdelmadjid Attar, assez pessimiste semble-t-il. Intervenant en plénière, l’ancien P-dg de Sonatrach relèvera tacitement le manque d’engagement des opérateurs étrangers dans la prospection, notamment des zones peu connues ou complexes, en appelant à davantage d’ouverture. Ainsi, l’amélioration de l’attractivité et de la valeur ajoutée de ce segment de la chaîne énergétique s’avère de mise et des solutions s’imposent. En ce sens, des solutions sont suggérées dans le cadre de la révision de la loi 05-07 relative aux hydrocarbures, en cours d’examen parlementaire. Et cela, dans le contexte où l’Alnaft, selon M. Khelil, «a tiré les conclusions» quant aux résultats insuffisants des derniers appels d’offres lancés depuis 2006, «a engagé un dialogue permanent» avec les partenaires étrangers qu’ils soumissionnent ou pas et «propose des solutions». Selon le responsable d’Alnaft et dans le but justement de «corriger le tir», la prochaine loi confère, sans porter atteinte au principe de non discrimination lors des appels d’offres, un droit exclusif aux investisseurs dans le domaine de la prospection. Dans ce cadre notamment, toute entreprise de prospection qui participe à un appel d’offres et accepte de s’aligner sur la meilleure offre, bénéficiera de la préférence dans l’attribution du périmètre proposé. Une disposition assez avantageuse, innovante, considérera le dirigeant de l’AIG, au regard de la nécessité de stimuler l’attractivité du domaine minier national. Et cela, même si le président du cabinet de consulting Nalcolsa Sa et ancien ministre de l’Energie et des Mines, Nordine Aït-Laoussine, intervenant lors des débats, estime que le droit exclusif n’a jamais été octroyé pour ceux qui viennent «voir», sans être toutefois hostile à la possibilité d’un investissement effectif en matière de prospection et développement.

Les étrangers se plaignent que «ça traîne»

Néanmoins, l’ancien ministre de l’Energie considère que l’insuffisance d’attractivité du domaine minier national s’explique, certes, par des questions de fiscalité mais aussi par «les processus de décision au sein d’Alnaft et de Sonatrach» qui suscitent des critiques de la part de certains opérateurs étrangers. S’en faisant le porte-parole indirect, ce consultant indique que des opérateurs déplorent le fait que «ça traîne» en matière de valorisation des gisements et le fait que la durée entre la découverte et l’entrée en production se révèle trop longue. Voire, ces opérateurs étrangers déplorent les lenteurs bureaucratiques, laisse entendre tacitement ce consultant. Or, les propositions légales et réglementaires attendues visent justement à attirer les investisseurs étrangers, assez enclins à demander davantage de mesures incitatives. A ce propos, des managers des entreprises énergétiques européennes GDF Suez et RWE Dea AG, intervenant lors de cette conférence, ont recommandé des modalités incitatives et une démarche basée sur la décentralisation en matière de valorisation des petits gisements. Mais aussi, selon le représentant de RWE Dea, des mesures «plus attrayantes que par le passé» dans le cadre de la prochaine loi, concernant le développement des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels. D’autre part, l’on précise que le prochain appel d’offres pour l’attribution de périmètres d’exploration pourrait être lancé dès le début de l’année prochaine, après la promulgation, évidemment, de la nouvelle loi relative aux hydrocarbures.
C. B.


EXPLORATION DE L’OFFSHORE ALGÉRIEN

Sonatrach entamera les forages dès 2014

La compagnie Sonatrach entamera les premiers forages en offshore dès 2014. Selon un responsable régional de la division exploration, M. Saïd Malla, Sonatrach prévoit d’effectuer son premier forage en haute mer, à un lieu non précisé, au courant de l’année 2014, dans le cadre du programme de développement de l’offshore algérien pétrolier et gazier. Un programme qui n’écarte pas la possibilité pour Sonatrach de recourir au partenariat pour mieux partager les risques technologiques et financiers ou d’agir en propre pour finaliser les travaux de forages. Et d’autant que la compagnie nationale a obtenu depuis 2000 une surface d’exploration marine de 10 000 km2 auprès de l’Alnaft et devait acquérir 5 000 km2 en 2011 pour terminer les travaux de sismique 2D, dans deux bassins, l’un dans la région de Annaba-Béjaïa et l’autre dans la région de Ténès et Mostaganem. Notons que le coût de forage d’un seul puits en offshore varie entre 150 et 200 millions de dollars.
C. B.


Alnaft œuvre à l’optimisation des coûts

L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures œuvre à l’optimisation des coûts de développement des gisements d’hydrocarbures notamment. La question des coûts est prise en charge, indique le directeur Activité gaz naturel à l’Alnaft, Ouahmed Khelil qui indique que l’Agence compte se doter d’une direction de l’audit et du contrôle des coûts, mettre en place un référentiel des coûts dans l’amont pétrolier et gazier ainsi qu’une banque de données.
C. B.