istre russe qualifie l’OPEP d’inefficace

Tout en écartant l’adhésion de son pays

Un ministre russe qualifie l’OPEP d’inefficace

par Mahrez Iliès, Le Quotidien d’Oran, 7 juin 2009

Moscou a officiellement confirmé qu’elle ne compte pas se joindre à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), du moins dans un avenir proche, selon un responsable russe qui a ainsi mis un terme à certaines supputations selon lesquelles la Russie examinait la possibilité d’adhérer à l’OPEP.

L’annonce a été faite à Saint-Pétersbourg, au moment où les Russes cherchent à se rapprocher davantage de l’Europe communautaire, en dépit de profondes divergences politiques. «La Russie n’a pas l’intention d’adhérer à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans un avenir proche», a déclaré à Saint-Pétersbourg le vice- te les propos du ministre chargé des finances.

La position de la Russie vis-à-vis de l’OPEP n’est, cependant, pas nouvelle, dans la mesure où Moscou a toujours plaidé pour un statut de membre observateur au sein de l’organisation qui a appelé, de son côté, les pays producteurs non-membres à soutenir sa politique des prix et de régulation du marché. Premier ministre et ministre russe des Finances Alexeï Koudrine. Il a précisé que «nous avons le statut d’observateur auprès de l’OPEP et pour le moment, personne n’entend adhérer» à cette organisation. Koudrine a même égratigné l’organisation en lançant que «l’OPEP est une organisation plutôt inefficace» qui n’a pas réussi à prévenir les fluctuations importantes des prix du pétrole. Le PDG de la compagnie pétrolière privée Russe Lukoil, Vaguit Alekperov, a également confirmé que la Russie n’est pas prête pour le moment à rejoindre l’OPEP, soulignant que «(la Russie) ne deviendra pas membre de l’OPEP dans un avenir proche». Mais, selon le numéro un de la principale compagnie pétrolière privée de Russie, l’OPEP mène actuellement un travail efficace de régulation du marché. «Grâce aux efforts de l’OPEP, les prix montent, nous sommes satisfaits», a-t-il ajouté, contredisant en quelque sor

La Russie, un des plus gros producteurs de pétrole au monde reste proche de l’OPEP, avec un observateur permanent au sein de l’organisation, mais ne semble pas pour le moment privilégier l’option d’une adhésion pure et simple au sein de l’OPEP. Des enjeux énergétiques et politiques énormes sont en cours en Europe, et les Russes ne veulent pas être marginalisés outre mesure après le passage «à l’Ouest» des ex-républiques soviétiques. La Pologne, la Tchéquie, la Roumanie ou la Lituanie sont, entre autres pays de l’ex-bloc soviétique, des membres à part entière de l’Union européenne. Ce basculement politique et économique d’anciens pays dépendants de Moscou a fait que la donne a changé, et notamment en matière de maîtrise du marché énergétique.

Moscou, quoi que l’on dise, reste quand même proche de l’OPEP qui a toujours défendu les intérêts des pays producteurs. Et la récente envolée des cours est la preuve que l’OPEP reste incontournable pour la régulation du marché pétrolier.

M. Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a affirmé hier à Alger que «les prix du pétrole brut évolueront entre 65 et 70 dollars le baril jusqu’à la fin de l’année 2009 pour connaître une nette hausse des cours à partir du début 2010″. Selon lui, «les cours seront compris dans une fourchette de 65-70 dollars jusqu’à la fin 2009, car la consommation de l’essence (aux Etats-Unis) va augmenter en été, mais il est difficile de prévoir le marché». Il a cependant relevé que le marché reste dominé par une «extrême volatilité des cours», car il est sensible aux grands indicateurs économiques et financiers, comme les cours du dollar, actuellement en baisse, ou «une éventuelle dégradation de l’économie mondiale qui risque d’influer négativement sur les cours du brut». M. Khelil a prédit que «les cours du pétrole vont très probablement dépasser le niveau de 70 dollars le baril à partir de l’année 2010, à la faveur d’ une reprise de l’économie mondiale», selon le ministre.

Vendredi à New York, les cours du brut américain sont passés à 70,32 dollars/baril, un plus haut jamais atteint depuis le 4 novembre 2008, mais la faiblesse du dollar a atténué cette hausse.
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