Quand un officiel algérien dit la vérité sur la prise d’otages d’In Amenas

Quand un officiel algérien dit la vérité sur la prise d’otages d’In Amenas

Amel Berkam, TSA, 24 février 2014

C’est un officiel algérien au fait de la question qui s’est exprimé, récemment, devant des interlocuteurs étrangers triés sur le volet à propos de la catastrophe d’In Amenas. Il a, d’abord, lâché le prix payé par l’Algérie : « Outre les victimes, cela a coûté très cher à l’Algérie, soit 2 milliards d’euros, pour réparer les installations touchées ».

Ce responsable livre également la vérité de l’État algérien, très critiquée par des responsables étrangers, pour avoir donné l’assaut et provoqué 37 victimes parmi les otages étrangers et 29 terroristes abattus. « L’objectif des terroristes était d’enlever et de conduire vers le Sahel les étrangers non-musulmans du site afin d’en obtenir des rançons auprès des gouvernements occidentaux ».

Très vite, les autorités algériennes ont décidé de libérer les otages et d’attaquer leurs ravisseurs « pour ne pas risquer que ces derniers mettent leur menace de faire exploser les cuves, à exécution, ce qui aurait tout soufflé sur 60 kilomètres à la ronde », raconte cette personnalité qui justifie l’assaut donné : « les terroristes savent, maintenant, que nous ne plaisantons pas, que nous ne discuterons jamais avec eux ».

Ce responsable poursuit : « si l’Armée algérienne n’était pas intervenue, au bout de six mois, les gouvernements des otages auraient commencé à payer des rançons sous la pression des opinions publiques occidentales », veut croire ce responsable algérien, qui révèle qu’un certain nombre d’informations a pu être obtenu grâce aux deux terroristes survivants.

« Ainsi, les terroristes ’’dont trois seulement étaient algériens’’ ont été formés dans l’émirat islamiste libyen de Derna, à l’est de Benghazi. Ils ont bénéficié d’informations précises sur le complexe gazier d’In Amenas grâce à un chauffeur licencié quelques mois plus tôt », révèle finalement ce responsable qui avoue : « In Amenas est une profonde blessure que nous n’avons pas vu arriver ».