Des enquêtes à l’étranger sur les cadres suspendus

Chakib Khelil l’a révélé jeudi à Arzew

Des enquêtes à l’étranger sur les cadres suspendus

Le Quotidien d’Oran, 6 août 2005

«Des enquêtes ont été longuement menées, ici, et même à l’étranger», a affirmé le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, en réponse à une question relative à la mesure de suspension qui a touché, il y a un peu plus d’un mois, plusieurs cadres supérieurs de la Sonatrach.

« Cette décision n’a pas été prise à la légère et croyez-moi, ajoute-t-il, elle n’était pas, non plus, facile à prendre mais mon département se devait de réagir dans l’intérêt de l’Etat». Lors de la conférence de presse qu’il a animée, ce jeudi, en marge de sa visite à la zone industrielle d’Arzew, le ministre a consenti à aborder ce sujet qui reste d’actualité tout en insistant sur le fait que l’affaire se trouve entre les mains de la justice et, dira-t-il, «nous ne pouvons ni accuser, ni avancer des choses qui peuvent nuire à ces cadres et nuire au pays».

Interrogé sur la récente réaction du syndicat des pétroliers qui considère ces suspensions non motivées comme une des conséquences de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, le ministre répondra que les cadres suspendus, au nombre de vingt-quatre, n’appartiennent pas tous à la Sonatrach et qu’ils continuent à faire partie du personnel en attendant la décision de justice. «Cela n’a rien à voir avec la nouvelle loi sur les hydrocarbures», dit-il, ajoutant que parmi ces cadres, certains lui ont adressé des lettres pour leur défense et que ces lettres ont été versées à leurs dossiers.

A propos de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, M. Chakib Khelil dira: «l’argent ne suffit pas, il nous manquait un cadre législatif pour réaliser d’ici 2010 ce dont on a rêvé en 1970.

Les actions menées dans ce cadre depuis 2000 sont là pour l’attester puisque nous avons fait beaucoup mieux sur tous les plans et nous pouvons mieux faire». La loi qui a été publiée au journal officiel le 19 juillet passé, verra un début d’application en septembre prochain avec l’installation, par décret, des deux structures que sont ALNAFT et l’Agence de Régulation. «La Sonatrach ne sera pas privatisée, elle est déjà privatisée puisqu’elle appartient à l’Etat algérien», confirme le ministre qui ne voit pas la nécessité d’une telle opération puisque la Sonatrach ne manque ni d’argent, ni de technologie, ni d’opportunités. Une éventuelle restructuration de la société nationale regarde l’entreprise elle-même, estime le ministre qui, tout en affirmant qu’il n’a aucune information sur la question, considère que l’entreprise a beaucoup à faire sur d’autres plans. De grands efforts sont déployés dans la formation, la recherche, la prospection, la production et des opérations sont lancées à l’étranger où la Sonatrach est parvenue à s’imposer face aux grandes compagnies mondiales comme au Pérou, au Nigeria et en Libye. D’autres grands projets sont en cours comme le pipe de Hassi R’mel vers Béni-Saf et celui de Tarf vers la Sardaigne dont les travaux seront entamés l’an prochain.

Le ministre a aussi répondu, lors de cette conférence de presse, à des questions en rapport avec la production mondiale et les prix du pétrole. «En Algérie, la production est en augmentation continue, dit-il, nous sommes à 1,4 million de barils/jour et nous visons le 1,5 million, pour le gaz nous allons passer de 62 milliards de mètres cubes à 85 milliards et la pétrochimie est appelée à se développer».

Sur le plan mondial, la croissance économique exceptionnelle des Etats-Unis qui a atteint entre 3 et 4% en 2004 et la forte demande de la Chine ont conduit à un système très fragile où la demande est presque égale à l’offre. «Même si on augmente la production, la capacité de raffinage mondiale demeure insuffisante et le marché reste tendu, ce qui entraîne une tension continue sur les prix», dira le ministre qui, lors de sa tournée à Arzew, a visité le site retenu pour l’implantation du complexe GNL Arzew – Gassi Touil. Ce nouveau projet intégré entre les activités Amont-Aval-Transport qui sera réalisé en partenariat avec les sociétés espagnoles Repsol YPF et Gas Natural, produira 4 millions de tonnes par an et entrera en production en octobre 2009. Le ministre de l’Energie et des Mines et la délégation qui l’accompagnait, dont un représentant du ministère de l’Hydraulique, s’est, par ailleurs, enquis de l’état d’avancement des travaux de la nouvelle unité de dessalement Kahrama qui sont à 95,2% du projet global. Selon les prévisions, la première eau dessalée sera disponible début septembre. Au niveau de la société privée Fertalge, d’une capacité de production d’urée de 1.200 tonnes par an, le ministre a beaucoup insisté sur le respect des délais de réalisation prévus pour décembre 2005.

M.Milagh