Application de l’accord d’Alger au sein de l’Opep

Application de l’accord d’Alger au sein de l’Opep

La dernière ligne droite

El Watan, 22 novembre 2016

Alors que les pays producteurs de pétrole Opep et non-Opep tentent de convaincre les membres les plus influents de l’Organisation de la nécessité d’obtenir un accord en vue de réduire la production pétrolière pour faire remonter les cours, l’Iran, la Russie ou encore l’Irak semblent désormais «acquis à cette cause».

Téhéran, qui voulait être exempté de toute décision de réduction, semble aujourd’hui se diriger vers l’acceptation de l’accord conclu par l’Opep à Alger, à condition de ne pas avoir à couper dans sa production, mais de simplement devoir la limiter à son niveau actuel. Samedi dernier, le ministre iranien du Pétrole a exprimé son optimisme quant à la capacité de l’Opep de parvenir à un accord sur la réduction de la production, à la fin de ce mois, pour faire remonter les cours.

Il y a une possibilité élevée que les ministres du Pétrole et de l’Energie des pays membres de l’Opep arrivent à un accord lors de la réunion de novembre», a indiqué le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, à l’issue d’une rencontre avec le secrétaire général de l’Organisation, Mohamed Barkindo, cité par le site de son ministère, Shana.

L’Iran, qui subit encore les conséquences des sanctions économiques occidentales qui l’ont paralysé avant leur levée en janvier dernier, a exprimé son souhait d’être exempté de la réduction de sa production. Celle-ci lui permet actuellement d’exporter 2,44 millions de barils par jour. Les pays membres et non membres de l’Opep, faut-il rappeler, tentent de parvenir à un accord global lors du prochain sommet prévu fin novembre.

Selon le ministre iranien, interrogé sur un cours du baril qui pourrait à la fois bénéficier aux producteurs et aux consommateurs, a indiqué que les membres de l’Opep avaient visé un prix du baril compris entre 55 et 65 dollars. M. Barkindo a souligné, quant à lui, s’être rendu à Téhéran en vue d’obtenir plus de coopération de l’Iran à Vienne «afin que nous puissions mettre en œuvre l’accord d’Alger». La Russie, deuxième exportateur mondial derrière l’Arabie Saoudite, a fait savoir qu’elle suivrait ce mouvement. Vladimir Poutine se dit confiant qu’un accord sera trouvé le 30 novembre à Vienne : «Nous sommes prêts à geler la production au niveau actuel.

Nous ne voyons aucun inconvénient à cela pour notre secteur de l‘énergie. Le ministre de l‘Energie est en contact permanent avec les principales compagnies pétrolières, et elles sont prêtes à travailler en ce sens.» L’Irak a, pour sa part, souligné avoir des propositions pour renforcer l’unité de l’Opep avant la rencontre. Le président Vladimir Poutine a affirmé qu’il ne voyait «pas d’obstacle» à un accord entre les pays de l’Opep et que la Russie pourrait geler sa production à son niveau actuel, rapporte Bloomberg. Pour certains analystes, l’accord de l’Opep repose essentiellement sur l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, qui a affirmé être prêt à réduire sa production.

Rappelons que le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, s’est dit satisfait des résultats obtenus au terme des discussions qui ont eu lieu vendredi à Doha. Selon lui, «les 11 pays membres de l’OPEP ont convenu vendredi de soutenir et de mettre en œuvre l’accord d’Alger qui prévoit de réduire la production à 32,5 millions de barils par jour», précisant que la rencontre de Doha visait à préparer la prochaine réunion de Vienne.

Sur les marchés, les prix du pétrole ont connu hier une légère hausse en cours d’échanges européens. Vers 16h GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 48,22 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,36 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le light sweet crude gagnait 1,26 dollar à 47,62 dollars.

Lyes Méchti