Projet de loi sur les hydrocarbures : La caution de l’UGTA

Projet de loi sur les hydrocarbures

La caution de l’UGTA

Le Quotidien d’Oran, 10 février 2005

L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a donné sa caution au projet de loi sur les hydrocarbures. La réponse favorable a été, officiellement, transmise au chef du gouvernement, hier, au terme des trois jours de réflexions qu’elle avait demandés lors de l’entrevue de samedi dernier.

Dans la lettre adressée à Ahmed Ouyahia, la centrale syndicale déclare avoir«pris acte des clarifications et engagements présentés par le gouvernement» et «considère que l’aboutissement institutionnel du projet de loi sur les hydrocarbures contribuera à l’amélioration des performances de l’économie nationale et du bien-être social du citoyen», lit-on dans cette lettre signée par le secrétaire général de l’organisation, M. Abdelmadjid Sidi Saïd. Elle exprime là un avis favorable qui jure avec la suspicion, voire l’ hostilité qui ont marqué, autrefois, sa position. Les assurances et les engagements formulés en guise d’éclairage par le gouvernement ont donc convaincu le syndicat qui les rappelle pour la circonstance.

Dans sa réponse, l’organisation syndicale énumère les raisons qui fondent sa décision. Elle fait remarquer, d’abord, que le texte n’a pas pour objectif l’ouverture du capital de Sonatrach, qui sera intégralement détenu par l’ Etat. Il ne portera pas, non plus, atteinte aux emplois des travailleurs de la compagnie. Elle ajoutera que la nouvelle loi, qui sera à l’ordre du jour du conseil du gouvernement puis du conseil des ministres, dans les prochains jours, avant d’atterrir au Parlement, à la session de printemps, ne remet pas en cause la propriété de l’Etat sur les gisements et les richesses des sous-sols, «conformément à la Constitution». Tout comme il ne sera pas porté atteinte au patrimoine de la compagnie qu’il s’agisse des puits, périmètres, canalisations ou autres.

L’UGTA qui affirme apprécier à sa juste valeur l’ouverture au dialogue du chef du gouvernement a fait siens les arguments du ministre de l’Energie et des Mines, notamment quand elle affirme que le projet de loi vise à développer, davantage, le secteur des hydrocarbures surtout dans ses volets relatifs à la pétrochimie et les activités en aval.

«Ce texte vise à accroître les ressources financières extérieures et fiscales du pays», lit-on encore dans la lettre qui fait table rase de la suspicion antérieure et des mauvais procès qui l’ont accompagnés.

Abdelkader Malki, membre de l’exécutif de l’UGTA a expliqué, sur les ondes de la chaîne I de la radio, comment l’organisation syndicale a changé de position du tout au tout. Il dira notamment que la centrale était, à l’ origine, contre la manière avec laquelle ont été menées les réformes en général et la forme de présentation du projet de loi relatif aux hydrocarbures, en particulier. «Ce qui nous a gênés et qui nous a surtout poussés à organiser deux journées de grève, c’est la manière avec laquelle avait été annoncée la mise en oeuvre des réformes». Mais aujourd’hui, la donne semble avoir changé puisqu’il est relevé, chez le gouvernement «une volonté politique d’associer l’UGTA qui donne son avis dans le cadre de la concertation».

Le secret du revirement est aussi politique: «nous avons soutenu la candidature du Président Bouteflika sur la base d’un programme, il est toutà fait normal, aujour-d’hui, que nous soutenions le projet de loi sur les hydrocarbures», a-t-il expliqué. Non sans partager, avec les dirigeants de la compagnie nationale, l’argument de l’amélioration des capacités de production par le développement des techniques d’exploitation. Elle ne peut donc, se passer de la technologie étrangère, pour cela, soutiendra-t-il encore. D’où l’association des partenaires étrangers sous une nouvelle forme que le partage de production adopté jusque-là, pour passer au régime de la concession.

Omar Sadki