Important rassemblement des anti-gaz de schiste à Béjaïa…

Important rassemblement des anti-gaz de schiste à Béjaïa…

Le Soir d’Algérie, 25 janvier 2015

Plusieurs dizaines de militants anti-gaz de schiste ont observé, hier matin, un rassemblement sur la place de la Liberté de la presse Saïd-Mekbel à Béjaïa-ville pour dire non à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste à In Salah et ailleurs, à l’appel du PST. «La décision d’exploration du gaz de schiste répond d’abord aux injonctions des multinationales et aux besoins du marché mondial et non à ceux des populations de Aïn Salah ou d’ailleurs en Algérie. La population locale demande de l’eau pour développer l’agriculture et l’industrie locale, tout comme à Béjaïa où les citoyens réclament du gaz naturel pour toutes les communes et un plan de développement pour une industrie locale et une auto-suffisance alimentaire», lance d’emblée Aïssat Kamel, premier responsable du Parti socialiste des travailleurs (PST) de Béjaïa, dans une prise de parole improvisée en marge du regroupement. Le même responsable du PST qui en appellera à «un front large pour faire barrage au projet» a estimé qu’«il faut au préalable un débat national sur les questions de souveraineté nationale sachant que les experts qui se sont exprimés jusqu’à maintenant sur la question de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste en Algérie sont au service des bureaux d’études et de l’impérialisme». Lui succédant, un militant du MDS note que les Algériens sont «concernés par cette question», tout en estimant que la décision finale de l’exploitation du gaz de schiste revient au peuple. Les militants de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, bureau de Béjaïa et du Café littéraire, qui ont participé au sit-in, ont tour à tour aussi dénoncé la décision du pouvoir en place d’exploiter le gaz de schiste. «La technique d’exploitation du gaz de schiste par la fracturation hydraulique, interdite en France et ailleurs, nécessite l’utilisation de quantités énormes d’eau ce qui, à terme, épuisera les réserves de la nappe albienne, polluera la nappe phréatique et émettra des radiations cancérigènes», soulignent dans une déclaration signée par LADDH, PST, MDS, RAJ, Café littéraire de Béjaïa et le Collectif culturel indépendant.
Les rédacteurs du document notent qu’«au lieu d’une politique et une stratégie économique tournée vers des investissements créateurs de richesses et d’emplois, porteurs d’un développement durable et d’une vision pour diversifier l’économie nationale hors hydrocarbures sans porter atteinte à l’environnement et à la santé publique, le gouvernement préfère la fuite en avant en adoptant une politique suicidaire au détriment de l’intérêt général du pays et des générations futures». Par ailleurs un appel a été lancé par les initiateurs de la manifestation en direction de «toutes les forces vives» pour participer à une marche pacifique qui sera programmée mercredi prochain au chef-lieu de wilaya de Béjaïa pour «soutenir le mouvement d’In Salah (…) et exiger l’arrêt immédiat de l’exploration du gaz de schiste sur le territoire national».
A. Kersani


… et à Oran

Voulant exprimer leur solidarité avec l’action que mènent, depuis quatre semaines, leurs concitoyens au sud du pays, des citoyens d’Oran se sont rassemblés hier au square Port-Saïd – Front de mer à Oran. Un soutien convaincu puisque les participants partagent les mêmes préoccupations que les Algériens du Sud. Conscients, disent-ils, des risques dangereux que peut engendrer l’exploitation du gaz de schiste. «Le nombre des participants à ce regroupement citoyen importe peu, car l’histoire retiendra qu’en ce jour, des citoyens d’Oran ont réagi et agi pour dire non au gaz de schiste», estiment les participants.
Une présence policière était sur place, mais restée à l’écart sans intervenir ou empêcher le rassemblement, jusqu’à la dispersion des participants dans le calme, après avoir brandi ces slogans : «Non au gaz de schiste», «Oran dit non au gaz de schiste», «Le gaz de schiste : ni ici, ni ailleurs». A l’issue de ce rassemblement, un communiqué a été lu où il est fait mention du rejet total et absolu de l’exploitation du gaz de schiste, mais aussi de son effet dangereux et dévastateur pour l’être humain et sur l’environnement.
D’autres actions seront menées, nous dit-on, à commencer par une mobilisation plus large et une campagne de sensibilisation auprès de la société.
Amel Bentolba