Le président Bouteflika au sommet du G8

À l’invitation du premier ministre canadien

Le président Bouteflika au sommet du G8

El Watan, 24 juin 2010

A l’invitation du Premier ministre canadien, Stephen Harper, le président Bouteflika se rendra aujourd’hui au Canada, où il prendra part aux travaux du segment Afrique du sommet du G8 qui se tiendra à Muskoka, a indiqué hier un communiqué de la présidence de la République repris par l’APS.

Outre l’Algérie, les présidents de l’Afrique du Sud, de l’Egypte, de l’Ethiopie, du Malawi, du Nigeria et du Sénégal ont été également invités à participer aux travaux de ce sommet. Les leaders africains participeront notamment à un dialogue avec leurs homologues des pays membres du G8 sur les voies et moyens de renforcer le partenariat Afrique-G8 initié à l’occasion du lancement du Nepad, en 2001. Les chefs d’Etat et de gouvernement aborderont particulièrement, précise le communiqué de la présidence de la République, « les perspectives de réalisation des objectifs de développement du Millénaire, avec un accent particulier sur les mesures à prendre aux niveaux national, régional et mondial pour atteindre de manière effective les objectifs relatifs à la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, tels qu’ils ont été fixés par la Déclaration du sommet du Millénaire tenu en 2000 ».

Dans cette optique, des experts de la lutte contre le sida se sont rassemblés mardi à l’université Ryerson, à Toronto, pour rappeler aux pays membres du G8 leur décision de rendre les traitements accessibles à tous d’ici la fin de l’année. En 2005, les Etats membres du G8 avaient promis, en effet, d’investir 25 milliards de dollars pour rendre les traitements accessibles avant fin 2010. Or, cette promesse n’a pas été respectée. Pour tenter de se racheter aux yeux de la communauté internationale, ils ont reporté l’échéance, tout en prenant le pari de réunir 60 milliards de dollars avant 2013. D’après l’ex-envoyé spécial des Nations unies pour le sida en Afrique, Stephen Lewis, les progrès réalisés dans le monde, et particulièrement en Afrique, en matière de prévention contre le sida sont cependant remis en cause en raison du manque de moyens.

A ce propos, M. Lewis a révélé que le fonds mis sur pied par les pays du G8 est « à bout de souffle » en raison du fait qu’il ne reçoit pas les sommes d’argent promises. Selon M. Lewis, de plus en plus de personnes vulnérables, comme les femmes enceintes malades, ne peuvent plus recevoir de soins appropriés. Les participants à ce sommet examineront également les modalités d’un appui plus conséquent du G8 aux efforts africains visant à préserver la stabilité, la sécurité et la paix sur le continent. Dans la foulée, ils prendront part, précise-t-on, à une évaluation de la mise en œuvre des engagements consignés dans les plateformes de partenariat adoptées à l’occasion des sommets successifs du G8.

L’autre gros enjeu du sommet du G8 dont les travaux s’ouvrent demain consiste, pour les participants, à relancer la coopération internationale entre les grandes puissances économiques, actuellement minée par les divergences. Selon de nombreux experts, ces trois jours de rencontres au plus haut niveau doivent permettre d’aborder des questions sensibles comme la dette publique, la régulation et la taxation de la finance, ou encore la coordination des politiques économiques dans l’intérêt commun. A préciser que parallèlement au sommet du G8, se tiendra samedi et dimanche à Toronto le sommet du G20. Celui-ci doit balayer une palette de sujets beaucoup plus large. Le G20 comprend les pays du G8 plus l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Turquie et l’Union européenne.

Par Zine Cherfaoui