«10 milliards de dinars au profit de 27.000 commerçants»

OULD KABLIA DÉFEND LE CHOIX D’ÉRADIQUER LES MARCHÉS INFORMELS

«10 milliards de dinars au profit de 27.000 commerçants»

Par Wahib AïT OUAKLI, L’Expression, 7 octobre 2012

Le ministre de l’Intérieur s’est engagé à prendre en charge, dans un cadre structuré et organisé, les commerçants activant dans l’informel.

«La lutte contre le commerce informel prend son envol, il faut donc profiter du choc psychologique créé», a affirmé, hier à Oran, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. Il ajoute que «la page de ce phénomène sera définitivement tournée dans peu de temps». La lutte contre le commerce informel a constitué l’essentiel de la rencontre qui a réuni hier le ministre de l’Intérieur et les walis de l’ouest du pays.
La rencontre a été organisée au siège de la wilaya d’Oran. Le ministre a indiqué que «la page du commerce informel sera définitivement tournée dans peu de temps». Ce qui semble avoir motivé le ministre à faire de tels aveux est la panoplie de mesures, dont la prise en charge des commerçants.
La finalité étant de réorganiser le commerce. Le ministre s’est engagé à ce que les commerçants bénéficient d’un recasement.
Un montant de 10 milliards de dinars est dégagé à l’effet de la prise en charge de 27.000 jeunes commerçants, et ce, à la faveur de la mise en place du schéma commercial. Pour sa part, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a avoué que le commerce a été abandonné pendant au moins 20 ans. «Il n’y a pas eu d’investissement dans le commerce», a affirmé le ministre qui a ponctué son intervention par la présentation d’un tableau noir sur son secteur. Faute d’espace permettant l’exercice légal de l’activité commerciale, le commerce informel a pris une envolée fulgurante durant les deux dernières années.
«Les faux commerçants, qui étaient environ 700 en 2010, ont doublé en 2012», a-t-il expliqué avant d’ajouter que l’Algérie souffre d’un déficit d’au moins 1500 marchés». Benbada a saisi l’occasion de la rencontre d’hier pour étaler la politique avalisée par son département quant à la redynamisation du secteur. «Les grands espaces, comme les marchés de gros, seront régis par la tutelle qui est en phase très avancée dans l’élaboration du cahier des charges uniformisé», a indiqué Mustapha Benbada, ajoutant que «l’élaboration des cahiers des charges des petites aires, comme les marchés locaux, appartient aux collectivités locales, quitte à créer des régies».
Dans ce cadre bien nommé, les services en relation avec l’urbanisme sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans leur planification tout en prenant en compte la nécessité de mettre en place des marchés de proximité dans les cités à l’avenir. Le ministre a plaidé en faveur de la facilitation des formalités d’accès à l’investissement.
L’activité de distribution porte dans sa vision plusieurs dimensions dont la résorption du chômage et la stabilité des prix.
«Les commerçants des fruits et légumes observeront des permanences le jour de l’Aïd», a indiqué hier le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, expliquant qu’en ce sens «une instruction a été expédiée dans toutes les directions du commerce en vue «de mobiliser les commerces concernés, dans le cadre de la mise en application de la loi 04/ 08». Cette loi, qui sera amendée avant la fin de l’année, sera appuyée par la promulgation d’un décret exécutif. La perspective envisagée est l’ouverture des marchés pendant les jours fériés et fêtes religieuses.
La réunion d’hier, à laquelle ont pris part Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, Mustapha Benbada, ministre du Commerce et Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture, le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, des cadres de l’administration centrale et locale ainsi que les 15 walis de la région, a aussi porté sur les réformes initiées par le président de la République ainsi que sur le plan de travail engagé par le gouvernement.