Dessalement d’eau de mer à Oran

Dessalement d’eau de mer à Oran

Une station de 500 000 m3/jour

La Nouvelle République, 28 novembre 2006

Un tour de vis sera donné à la distribution de l’eau aux ménages, notamment à Alger mais surtout pour l’ouest du pays, Chlef compris. C’est la sécheresse qui est derrière la décision du ministère des Ressources en eau de ramener la plage horaire de distribution dont bénéficie 70% de la population, de 16h/jour à 8h/par jour. Cette information est donnée par le premier responsable du secteur, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction.
Les premières mesures de restrictions ont touché le secteur de l’agriculture qui est en fin de saison, mais elles sont maintenant étendues aux ménages. C’est une application du principe de précaution, il ne pleut pas et si ça continue ainsi, il vaut mieux étaler la distribution de la ressource sur une longue période et donc faire en sorte de ne pas tomber dans la «dèche». Le programme de restriction dépend de l’état des ressources c’est à dire, essentiellement, pour le moment, de la pluie, «on diminue un peu et on verra ensuite». Si les choses s’améliorent, les recharges sont faites, «tant mieux», dit-il, sinon il y a un deuxième scénario plus restrictif avec une diminution des plages horaires de distribution. Toutefois, rassure-t-il : «On ne revient pas au passé», entendre par là le fameux et non moins stressant régime du «un jour sur trois». C’est donc une affaire de jerrycan, sauf pour ceux qui aiment voir l’eau couler du robinet et ne veulent pas être contraint à la gymnastique imposée par la manipulation du jerrycan, dans ce cas la citerne branchée sur la tuyauterie domestique est indispensable. Ces derniers auront de plus le privilège de continuer à faire fonctionner leurs appareils électroménagers et prendre leur douche en utilisant le chauffe eau. Mais si les 8h par jour interviennent la nuit (par exemple de 23h, le soir, à 7h le lendemain), les ménages devront s’organiser en conséquence. Dans les pires des cas, des instructions ont été donnes à l’Algérienne des eaux pour distribuer l’eau par citernage. Le ministre confirme que les barrages Taksebt et Beni Haroun seront opérationnels en 2007. Le MAO (transfert Mostaganem-Arzew-Oran) qui comprend quatre ouvrages (deux barrages, une unité de transfert, une station de traitement), connaîtra un petit retard de deux ou trois mois à cause de la résiliation du contrat de la société algéro-allemande qui était sur la réalisation d’un des deux barrages. La station de dessalement du Hamma livrera son eau en septembre 2007 et celle de Skikda en fin 2007. Un grand programme de forages (20 000 mètres linéaires pour un coût de 3 milliards de DA) est lancé à l’Ouest du pays et concerne Tiaret, Chlef, Mascara, Aïn Temouchent, Sidi Bel Abbès,… A propos des projets en cours, le ministre affirme qu’il n’y a pas de projets en instance, que les projets en cours n’ont pas de retard, mieux, fait-il observer, «nous rattrapons les retards passés». Pourtant, fait-il observer, le programme du président de la république a fait appel à tous les moyens de réalisation.
Il n’y a pas de quoi s’inquiéter outre mesure, insiste le ministre. Le gouvernement discute de cette situation suivie de près par le président de la république qui a donné ses instructions. Concernant les ressources, rappelle le ministre, il n’y a pas que les eaux superficielles stockées dans les barrages, les eaux souterraines sont également sollicitées et elles permettront, grâce aux nouveaux forages, de compenser l’insuffisance des eaux de barrages, comme c’est le cas à l’ouest du pays. Pour Oran, il annonce le méga-projet d’usine de dessalement qui produira 500 000 mètres cubes par jour destiné à sécuriser l’alimentation en eau potable de cette grande ville confrontée depuis de nombreuses années à un système de distribution marquée par la pénurie. Le ministre a confirmé par la même occasion le lancement prochain du projet historique de transfert In Salah-Tamanrasset. M. Sellal signale qu’il n’y a pas de problème de financement. 12 milliards de dollars sont engagés sur l’ensemble des projets et l’enveloppe pour 2006 a été consommée à 80%.

28-11-2006
M’hamed Rebah