Colère des sidérurgistes

COMPLEXE SIDER EL HADJAR

Colère des sidérurgistes

Le Soir d’Algérie, 13 juin 2017

Les sidérurgistes du complexe d’El Hadjar sont en colère et ils le font savoir. A travers leur syndicat, ils pointent du doigt ceux qui menacent leur outil de travail.
En plus clair, les importateurs de produits sidérurgiques. Noureddine Amouri, secrétaire général du syndicat de l’entreprise, estime que ces derniers temps, certains, à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine, complices des importateurs de rond à béton et d’acier agissent pour empêcher le complexe de produire et commercialiser afin de faire face aux frais engendrés par la production. Sinon comment expliquer, selon lui, que l’ordre de débloquer un crédit d’exploitation pour le complexe sidérurgique El Hadjar, dont nous avons eu vent, donné par le premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, depuis un certain nombre de jours déjà, ne soit pas débloqué. Ce crédit aurait permis, selon Noureddine Amouri, de faire face aux salaires et aussi de pouvoir honorer les factures des fournisseurs. «Nous ne permettrons jamais à quiconque de porter atteinte aux intérêts des 4 500 travailleurs et de leur outil de production», averti le secrétaire général du syndicat du complexe d’El Hadjar.
Les travailleurs ne peuvent rester les bras croisés devant cette situation, affirme Amouri, ajoutant qu’ils redoublent de vigilance pour faire échouer toutes les manœuvres qui s’apparentent à du sabotage de leur usine. Pourtant, lors de la conférence de presse tenue au début du mois de mai écoulé, les responsables du complexe étaient heureux de faire état de la réussite de la reprise de la production qui a concerné toutes les installations, qui étaient totalement à l’arrêt depuis 20 mois.
Après leur réhabilitation, réalisée en deux phases pour un montant global de 720 millions de dollars, la première phase de réhabilitation de ces installations a concerné la PMA, le HF n°2, ACO 1, nécessitant une enveloppe financière de 437 millions de dollars. Le reste a servi à remettre en l’état les 3 aciéries, les laminoirs et autres équipements de production. Le cap des 3 000 tonnes d’acier liquide par le Haut Fourneau N°2 et de 900 à 1100 tonnes de rond à béton par les laminoirs, a été atteint durant cette période. Et même quelque 4 700 tonnes de fonte gueuse ont été produites. Cette fonte spéciale est destinée à l’exportation.
Les responsables avaient aussi planifié de reprendre leur place de premier fournisseur national des produits sidérurgiques. Pour cela, ils avaient initié un process de production en 3×8, dans le but de résorber progressivement la lourde dette à hauteur de 104 milliards de Dinars et faire face aux difficultés de paiement des salaires. Mais, voilà que surgit cette affaire d’importateurs de produits sidérurgiques qui seraient, selon le syndicat du complexe, derrière le blocage de la production du complexe.
A. Bouacha