Les entreprises du BTPH au bord de l’asphyxie, selon le président de l’Ugea

Les entreprises du BTPH au bord de l’asphyxie, selon le président de l’Ugea

Farouk Djouadi, Maghreb Emergent, 04 Juillet 2011

Le retard mis dans le lancement du plan quinquennal 2010/2014 menace des dizaines de milliers d’entreprises de BTPH de disparition, s’est alarmé ce lundi, M. Abdelmadjid Dennouni, président de l’Union générale des entrepreneurs algériens (Ugea). Avec des créances impayées de 100 milliards de dinars, l’Etat est entrain de travailler avec l’argent des entreprises, affirme-t-il.

« Nous sommes en juillet 2011 et le quinquennat n’a pas encore démarré. Les entreprises ont beaucoup de charges fiscales et parafiscales. Elles ne pourront pas survivre si la situation continue come ça », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio chaine III. Tout en admettant qu’il faut réaliser des études et dégager des assiettes de terrain pour les nouveaux projets, il a estimé que ce retard a trop duré « le quinquennat devient un triennat et les entreprises subissent des pertes financières importantes qui risquent des les asphyxier à court terme », a-t-il prévenu. Abdelmadjid Dennouni, souligne que la plus grande partie des 50 000 PME activant dans le BTPH n’a pas de plan de charge mais continue de payer leurs salariés qualifiés. « Les entreprises ont gardé leur main d’œuvre qualifiée en vue du quinquennat 2010/2014 qui n’a pas encore démarré ». Il a également cité comme contrainte le fait que la nouvelle loi régissant la promotion immobilière à provoqué une paralysie générale du fait du retard de la promulgation des textes d’application. Il a également critiqué la politique du ministère de l’Habitat qui a décidé de confier les projets aux operateurs publics, EPLF et OPGI notamment, tout en excluant les entreprises privées. M.Dennouni a souligné les grandes difficultés rencontrées par les entreprises privées pour accéder à la commande publique. Il cite l’exemple d’un appel d’offres lancé par le ministre des Travaux public pour la réalisation de ports de pèche et qui exige des soumissionnaires d’avoir réalisé deux projets similaires. « Cette mesure exclue de facto toutes les entreprises algériennes du secteur privé qui pourtant avaient sous-traité avec les compagnies étrangères dans la réalisation des grands projets structurants ». Pour remédier aux contraintes imposées par le code des marchés publics, le président de l’UGEA suggère de s’inspirer du cahier des charges du ministre de la Défense nationale. Un texte qu’il a qualifié de « patriote et sain qui peut servir de modèle pour les autres secteurs ». « Les entreprises nationales ont acquis de l’expérience lors du dernier quinquennat », affirme-t-il.

Des créances de 100 milliards de dinars

Dennouni a évoqué également les créances impayées des entreprises de BTPH qui s’élèvent à 100 milliards de dinars. Selon lui, ce problème est causé, surtout, par les changements de directeurs à la tête des maitres d’ouvrages. « Les pouvoir publics travaillent avec l’argent des entreprises », a-t-il dit. Le président de l’UGEA a estimé que les mesures adoptées à l’issue de la dernière tripartite ont réglé les problèmes des secteurs représentés. « Les problèmes du secteur du BTPH sont passés sous silence car nous étions absents.» a-t-il déploré. Pour Abdelmadjid Dennouni les entreprises du BTPH, dont la vie est actuellement tributaire de la commande publique doivent se convertir dans autres secteurs. « Dans 4 ou 5 ans, il n y aura pas autant de commande publique. Les entreprises doivent se reconvertir. Elles doivent investir dans l’industriel, l’agroalimentaire ou dans d’autres secteurs ».