Sévère réquisitoire du parquet dans le procès de l’affaire du séisme

Sévère réquisitoire du parquet dans le procès de l’affaire du séisme de Boumerdès

Le procureur requiert 3 ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende pour 33 accusés

par A. Timizar, Le Jeune Indépendant, 22 juillet 2007

Personne ne peut aujourd’hui prouver le contraire, puisque des experts internationaux en matière de construction antisismique ont prouvé, par leurs expertises, que les normes de constructions n’ont pas été respectées. Le procureur de la République près le tribunal de Boumerdès a requis 3 ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende pour 33 accusés impliqués dans l’affaire de l’effondrement des bâtisses lors du séisme de 2003 à Boumerdès.

Le procureur a requis également 2 ans de prison pour deux autres accusés, tandis que 3 autres ont été acquittés par le parquet. Le réquisitoire prononcé contre les accusés a été des plus sévères, puisque toutes les anomalies relevées dans les constructions effondrées par des experts dans le domaine de l’urbanisme ont été évoquées avec beaucoup de précision.

Les témoignages des experts ont été accablants et les documents dans lesquels ils sont notés ont été remis au juge d’instruction, comme ils ont été évoqués lors du réquisitoire. Le procureur de la République a déclaré que les experts en matière de construction antisismique ont déterminé de nombreuses anomalies.

«Il y a faute humaine dans la réalisation des bâtiments. Il y a maladresse dans le suivi des projets, il y a fraude dans les matériaux de construction (ciment, fer, etc.). Il y a absence de respect des normes» , a-t-il relevé. «Le directeur général de l’OPGI de Boumerdès a une part de responsabilité considérable dans l’effondrement des bâtiments et dans la mort de 1 300 personnes» , a estimé le procureur, ajoutant qu’il est regrettable qu’un directeur ne soit pas au courant de ce qui se passe dans son entreprise.

Le même réquisitoire a été fait à l’encontre du directeur de l’EPLF. Le réquisitoire du procureur a duré quatre heures, tous les projets ayant subi un endommagement et figurent dans le procès ayant été évoqués. Il s’agit, entre autres, du projet des 122 logements de Corso, à propos duquel le procureur a déclaré que les 14 entrepreneurs qui ont travaillé sur ce projet doivent payer leurs erreurs.

Surtout lorsqu’on sait que ce projet qui devait être réceptionné en quelques mois n’a été finalisé que 12 ans plus tard. Le procureur a aussi évoqué les projets de Tidjelabine, de Sidi-Daoud et des 60 logements SNTF de Corso. «Toutes les personnes mises en cause dans ces projets sont coupables», a affirmé le procureur de la République, d’autant plus que les témoignages des experts judiciaires assermentés ont établi qu’il y a faute humaine dans l’effondrement des bâtisses.

A. T.