Bilan provisoire des dégâts du séisme du 21 mai

BILAN PROVISOIRE DES DÉGÂTS DU SÉISME DU 21 MAI

214 immeubles et 1029 villas effondrés

El Watan, 9 juin 2003

Alger, le séisme a provoqué des dégâts considérables dans le secteur de l’habitat. A Rouiba, huit immeubles, cinq habitations individuelles et un hôtel (le Beau Rivage) se sont effondrés. A Dar El Beïda, six immeubles (trois à Dergana et trois à Verte-Rive) et 108 bâtisses privées ont été détruits. A Sidi M’hamed, deux bâtiments se sont effondrés, alors qu’à El Harrach, onze autres menacent de s’écrouler, à Hussein Dey, un immeuble de 26 logements s’est effondré et 80 % des autres immeubles de ce quartier ont subi des dégâts partiels.

Du côté de Draria, il est fait état de l’effondrement de toitures et de murs externes de 160 habitations. 24 constructions individuelles ont été endommagées à Bouzaréah, 17 autres à Beni Messous et 163 à Bologhine et à Bab El Oued. Dans la wilaya de Boumerdès, 150 immeubles et 770 habitations individuelles se sont effondrés tandis que La Casbah de Dellys a totalement été détruite. Pour ce qui est du secteur de l’éducation, la cellule de crise a recensé 386 établissements endommagés à Alger, dont 200 écoles primaires, 121 collèges d’enseignement moyen, 64 lycées et le siège de l’inspection académique d’El Harrach. A Boumerdès, ce secteur a été sérieusement touché puisque 238 écoles primaires, 45 collèges et 25 lycées se sont effondrés. Le secteur de l’enseignement supérieur a été également touché puisque des dégâts importants ont été enregistrés à la résidence universitaire de Corso, à la faculté des sciences de Boumerdès, à la bibliothèque centrale et à la résidence universitaire de Boudouaou. A Alger, il est fait état de l’endommagement des infrastructures pédagogiques de l’université de Bab Ezzouar, du complexe biomédical d’Alger et des logements d’astreinte. A Tizi Ouzou, les dégâts ont touché la résidence universitaire de Draâ Ben Khedda et le campus de Hasnaoua (I et II). Le séisme a endommagé aussi les salles omnisport de Aïn Taya, de Gué de Constantine, de Baraki et la destruction partielle de la maison de jeunes d’El Harrach, Dergana, Aïn Taya, Réghaïa, Hamammet, La Casbah, Mohamed Bouras, Bab Ezzouar, Dar El Beïda, et l’effondrement du centre sportif de Ghermoul et du bâtiment annexe de la direction de la jeunesse et des sports d’Alger. Les mêmes infrastructures ont été touchées à Boumerdès, où l’on a enregistré la destruction de la maison de jeunes de Thénia, de Bordj Ménaïel, de la salle de sport de Ouled El Hadj. A Tipaza, Médéa et Bouira, deux maisons de jeunes,10 centres culturels et trois salles polyvalentes ont été détruits.

Les secteurs sanitaires endommagés
Par ailleurs, le fort séisme a également occasionné des dégâts importants aux établissements de santé dans les zones sinistrées. Dans la capitale, l’hôpital de Chéraga, le centre de santé Snober, les secteurs sanitaires d’El Harrach et de Dar El Beïda ont été gravement endommagés. En outre, le bloc d’accouchement et le service ORL de l’hôpital de Kouba sont hors service vu les dégâts qu’ils ont subis, alors que la salle d’hospitalisation de l’hôpital Beni Messous (22 lits), le service de pédiatrie, les bâtiments de chirurgie ophtalmologique et d’ORL, le laboratoire d’analyse pathologique et le service de pneumo-phtysiologie sont fermés eu égard aux importantes fissures qui lézardent les murs et les plafonds. Les mêmes dégâts ont été enregistrés à l’hôpital de Hussein Dey, notamment au niveau des services de pédiatrie, d’ORL et du laboratoire, et à l’hôpital Mustapha Pacha, particulièrement le service de chirurgie ophtalmologique et de dermatologie. Le service des urgences de l’établissement hospitalier de santé de Baraki, ainsi que la polyclinique Regiani et l’Ecole nationale de santé publique ont été sérieusement endommagés. Le même secteur a subi d’énormes dégâts à Boumerdès où la cellule de crise fait état de la destruction totale des polycliniques de Zemmouri, de Boudouaou, des cinq salles de soins de Naciria, du centre de santé de Ouled Hadadj et de l’effondrement partiel de l’hôpital de Bordj Menaïel ainsi que du centre de santé de Tidjellabine. D’autre part, les services des travaux publics ont enregistré des dégâts importants au niveau de la rocade Sud, reliant Ben Aknoun à Dar El Beïda, alors que de larges fissures sont visibles sur les poutres de la passerelle située sur la RN 38 à Gué de Constantine, le pont romain de Heuraoua, sur la RN 24 (fermée) et sur l’ouvrage d’art de la RN5, au niveau de Réghaïa. A Boumerdès, les services des travaux publics ont noté l’endommagement du pont situé sur la RN 20, du feu de balisage de la pointe et du phare de Dellys, de 4 feux de balisage (à l’arrêt) de Bordj El Bahri, de l’ouvrage d’art de Oued Isser, reliant Thénia à Tidjellabine. Les dégâts occasionnés au secteur de l’hydraulique sont également très importants. De nombreuses fissures ont été décelées sur les ouvrages de Keddara, Beni Amrane et sur les réserves d’eau de Zéralda et de Naciria. A Alger, le séisme a provoqué la rupture de l’alimentation en eau potable à El Hamiz et Réghaïa, El Harrach, de Bordj El Bahri, Bordj El Kiffan, Kouba, Sidi M’hamed, Place Addis-Abeba, Djenane El Mithak et à Bouzaréah. Les châteaux d’eau de Réghaïa et de Benzerga ont été sérieusement endommagés, alors que quatre forages sont hors service à Cap Djenet et Tidjellabine. A Boumerdès, des ruptures de conduite des stations de traitement de Boudouaou et du système d’irrigation d’El Hamiz ont été signalées, tandis que le réservoir de Aït Ouarzine a été partiellement détruit. En outre, tous les sièges de direction des communes et antennes de l’administration des finances, des recettes, des impôts, les centres financiers ont été totalement ou en grande partie détruits dans les zones sinistrées. Les locaux et logements de la gendarmerie et de la sûreté nationale ont subi d’importants dégâts à Alger et Boumerdès. Les cours et tribunaux de Rouiba, Hussein Dey, El Harrach, Bab El Oued, Bir Mourad Raïs, Blida, Bouira, Tizi Ouzou, Tigzirt, Tidjelabine, El Affroun ont été partiellement détruits. Le centre de rééducation de Tidjellabine a été quant à lui totalement détruit, et ceux d’El Harrach, de Tizi Ouzou, de Bouira de Médéa et de Béjaia, partiellement affectés.

Par Salima Tlemçani