Collectif de soutien à SIDER

Collectif de soutien à SIDER

Paris, le 9 décembre 1999

Communiqué

Les cadres de SIDER , en prison depuis près de 4 ans, ont été acquittés le 8
décembre 1999 par le Tribunal Criminel d’Annaba.

Nous, anciens cadres de la SNS devenue SIDER, Algériens vivant à l’étranger,
Belges et Français, nous nous réjouissons de cet acquittement, qui, enfin,
leur rend justice.

Nous attendons maintenant que les cadres de SIDER soient réhabilités dans
leur dignité et leurs droits, qu’ils soient dédommagés, sachant que cela
n’effacera pas les 46 mois de détention abusive. De même nous espérons qu’une
même issue interviendra pour les nombreux autres cadres du secteur public
qui sont dans une situation analogue.

Rappelons :
– que les cadres dirigeants de SIDER ont été arrêtés le 21 février 1996,
– qu’ils on été condamnés le 23 octobre 1997,
– que ce jugement a été cassé par la cour suprême le 15 décembre 1998,
– que la liberté provisoire leur a été systématiquement refusée.

Lors du procès qui vient de s’achever par l’acquittement des cadres de SIDER,
toutes les accusations ayant servi de base à leur condamnation en octobre
1997 ont été balayées. D’anciens hauts responsables de l’Etat ont enfin
témoigné et les ont disculpés.
Ainsi, comme nous l’avions dénoncé dès l’origine, le dossier d’accusation
était vide, le rapport d’expertise, totalement fantaisiste, avait été
délibérément orienté pour démontrer des préjudices à l’encontre de
l’entreprise SIDER.

Dans notre dernier communiqué d’octobre 1999, nous estimions que le
traitement judiciaire de cette affaire constituerait un baromètre de la
restauration de l’Etat de droit. Nous espérons que ceci constitue un premier
pas.

Mais ce procès laisse aussi un goût amer. Si justice a été rendue, de
nombreuses questions demeurent :
– Comment un ancien haut responsable de l’Etat, qui a initié cette
affaire, peut-il déclarer maintenant que les cadres de SIDER n’ont été que
des victimes de la « conjoncture économique » de l’époque ?
– Pourquoi les plus hautes autorités se sont-elles tues pendant près de 4
ans ?
– Qui a été à l’origine de cette affaire ?
– Les responsabilités seront-elles recherchées ?

Comme le demande l’ensemble de la presse algérienne, des réponses
seront-elles apportées à ces interrogations ?

Notre collectif remercie à nouveau tous ceux qui, en contact avec des
responsables algériens, ont abordé le sujet avec leurs interlocuteurs : les
députés européens, les membres de la mission du « Panel » de l’ONU, les
députés nationaux et les personnalités politiques, les responsables syndicaux
ou d’associations diverses, les personnalités civiles, la presse, …

Guy BEGUERIE, Villejuif ; Réda BELKHODJA, Boissy Saint Léger ; Hélène CUENAT,
Paris ; Bernard GENTIL, Paris ; Bachir HADJADJ, Paris ; Michel LAMBIN,
Linkebeek (Belgique).

 

Retour: Articles