«Cest au peuple de choisir son destin»
Des universitaires disent «non» au pourrissement en Kabylie
«Cest au peuple de choisir son destin»
Kader Hannachi, Le Quotidien d’Oran, 26 septembre 2002
La scène politique en Kabylie a vu, hier, lentrée en scène denseignants de luniversité Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Ces universitaires lancent un appel et «un cri dalarme» à tous les citoyens «attachés à lunité de la nation» pour mettre fin à la violence et rendre la parole au débat démocratique en Kabylie.
Les premiers signataires de lappel se disent convaincus «quil ne saurait y avoir davenir en Kabylie en dehors dune république algérienne une et indivisible». Et que le temps est venu dalerter «lensemble de la communauté universitaire» sur «le danger qui guette notre nation». Ainsi que «sur les risques daffrontements entre populations sur la question des élections».
Par leur initiative, les signataires de lappel souhaitent linstauration dun débat pacifique : «il ny a pas dautres voies possibles de sortir de cette spirale infernale de la violence, ajoutent-ils, que celles du retour à la paix, du libre débat, du respect, à la fois, des libertés démocratiques, des droits de lHomme et du multipartisme».
Limportance, clament-ils, réside dans la «sauvegarde du cadre national». Et «la démocratie, rappellent-ils, exige que chacun ait le droit dexprimer son point de vue, en toute liberté, sur toutes les questions». «En dernière analyse, ajoutent-ils, cest au peuple et au peuple seul de décider de son destin».
Ces universitaires qui, visiblement, visent à créer une dynamique politique au sein de la communauté universitaire sont très critiques à légard des Ârouch quils ne nomment pas, toutefois : «il apparaît clairement que ceux qui utilisent la détresse légitime de la jeunesse et le ras-le-bol général de la population que les gouvernements successifs ont créés, ont pour objectif le démembrement de la république algérienne».
Ils considèrent quil ny a pas dalternative en Kabylie, hors du cadre national et républicain : «nous décidons dalerter lensemble de la communauté universitaire nationale sur limportance que revêt aujourdhui la sauvegarde du cadre national, base de la fondation de notre république et de la nation algérienne», concluent-ils.