Constantine : la tension monte

Constantine : la tension monte

Un groupe de citoyens menacent de passer au « suicide collectif » si leurs recours ne viennent pas à être pris en charge par les responsables de la récente opération de distribution de logements sociaux.
La tension monte d’un cran, et chaque jour les contestataires se regroupent devant le siège de l’APW pour dénoncer la hogra qui a caractérisé le tirage au sort lors de l’attribution du quota de 800 logements destinés aux habitants des deux plus vieux bidonvilles de Constantine, le Polygone et le stah El Mansourah.
Depuis samedi, les exclus de la liste au nombre de cent ont assiégé la wilaya et crié à l’injustice et au traitement sélectif de leurs dossiers. « Mon nom a été barré de la liste tout simplement parce que j’habite chez mon père, alors que moi-même, j’ai une famille », nous dira l’un des concernés. Un autre ajoutera qu’il a été « placé avec une autre famille qu’il ne connaît pas dans un appartement alors que des noms étrangers aux bidonvilles ont pu se glisser parmi les bénéficiaires ».
Ces citoyens dénoncent également la politique de deux poids, deux mesures utilisée dans l’attribution de ces logements dont le loyer a été fixé à 500 DA pour les uns et à 2 400 DA pour d’autres ; tout comme le cautionnement exigé à 6 000 DA pour les premiers et à 48 000 DA pour les seconds. La disponibilité des élus de l’APW à dialoguer avec les manifestants à coups d’engagements solennels n’atténuera pas pour autant le vent de colère qui souffle sur la ville.
La route située en contrebas du bidonville d’El Mansourah a été le théâtre dimanche d’un début d’émeute.
Des jeunes ont tenté de brûler des pneus et de casser les vitres d’un bus privé. L’intervention de quelques esprits sages a pu éviter le pire.
Ainsi, Constantine, épargnée jusque-là par les récents soulèvements qui ont secoué le pays, risque de recevoir Ali Benflis dans une atmosphère de manifestation voire d’émeutes. En effet, les citoyens promettent de bloquer le passage du Chef du gouvernement et mettre à sac la ville si les services de sécurité viennent à s’interposer.
Enfin, le wali de Constantine dans un communiqué transmis à la presse, dément l’information selon laquelle le siège de l’APC a été pris d’assaut et que le boulevard de l’Abîme a été fermé à la circulation à cause du rassemblement de citoyens. Il ne souffle par contre mot sur ces rassemblements qui constituent pourtant le fond du problème auquel les autorités sont confrontées.
N. N. et B. A.

 

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