Rencontre économique algéro-française

Rencontre économique algéro-française

Le Medef aujourd’hui à Alger

L’Actualité, 1 octobre 2002

Un important séminaire pour un nouveau partenariat économique entre Alger et Paris, se tient à partir d’aujourd’hui à Alger et regroupe plus de 80 chefs d’entreprises français et quelque 300 partenaires potentiels économiques algeriens des secteurs privé et public.

Ce seminaire, organisé par le Mouvement des entreprises de France (Medef), se tient à l’initiative du Président Bouteflika qui, lors de sa dernière visite à Paris, avait fortement incité « les entrepreneurs francais de tous les secteurs d’activité économique à investir en Algérie, compte tenu du potentiel économique du pays, de l’ouverture de l’économie algérienne sous son impulsion et du vaste programme économique qu’il a lancé ».

L’importance de ce séminaire, le premier du genre à se tenir à Alger — une rencontre que le Medef organise pour la première fois avec un pays émergent — est nettement soulignée à Paris tant du côté gouvernemental qu’auprès du patronat français.

Francois Loos, ministre-délégué au Commerce extérieur, qui assiste à cette rencontre de deux jours, a déclaré qu’il s’agit de donner « un signal fort aux entreprises françaises parce que l’Algérie a changé et qu’elle est devenue désormais un pays en forte croissance où l’ouverture économique et la libéralisation de l’économie sont une réalité ». En outre, il a estimé qu’il y a de réelles opportunités pour les entreprises françaises au moment « où la croissance s’essoufle en Europe et aux Etats-Unis ».

Pour sa part, Yves-Thibault de Silguy, président du comité Algérie au Medef, directeur général du groupe Suez qui conduira la délégation de chefs d’entreprises français, a souligné l’importance majeure de cette réunion. Il a indiqué, à cet égard, qu’il y a une « réelle prise de conscience » de la part des entreprises françaises de la capacité financière de l’Algérie qui est, a-t-il dit, « de loin supérieure à celle des pays de la région ».

Ceci sans oublier la conclusion de l’accord d’association avec l’Union européenne et les négociations en cours avec l’OMC.

Cette rencontre vise à encourager l’investissement francais en Algérie, qui reste faible avec seulement 600 millions d’euros cumulés pour 2001/2002.

Il existe, selon Yves-Thibault de Silguy, de sérieuses possibilités de partenariat dans au moins 14 secteurs d’activité nettement identifiés. Il a déclaré que le marché algérien est d’autant plus actractif pour les partenaires français qu’il présente, en cette période de faible croissance mondiale, des possibilités certaines et un atout majeur : la proximité.

Les entrepreneurs français ont plus interêt à investir en Algérie que d’aller à la recherche d’hypothétiques marchés en Asie.

C’est là, en tous les cas, une occasion pour les deux parties d’aller vers un nouveau partenariat. A condition toutefois que cette fois-ci, les termes des échanges économiques entre les deux Etats survivent aux éventuelles perturbations politiques.

Dahmane A.

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De Sarkozy au Medef

L’ombre des attentats du 11 septembre

Nicolas Zarkozy, député RPR (aujourd’hui UMP) et maire de Neuilly-sur-Seine s’est déplacé à Alger le 28 septembre 2001. Il a été la première personnalité française à fouler le sol algérien juste après les attentats contre le World Trade Center. Dans un entretien exclusif accordé à notre journal juste avant qu’il ne quitte l’aéroport Houari-Boumediène, M. Sarkozy avait notamment insisté sur le fait que « les relations bilatérales doivent se tourner vers l’avenir et non pas demeurer marquées par le passé ». Comme il avait tenu à préciser que les autorités algériennes « sont extrêmement décidées à appronfondir les relations algéro-françaises tant pour les progrès réalisés jusqu’à présent que pour les problèmes à régler ».

Le 2 octobre, c’était au tour de Hubert Védrine, chef de la diplomatie à l’ époque, de venir à Alger pour déclarer que « le dialogue entre la France et l ’Algérie est intense et confiant ». Ceci, bien qu’il ait souligné qu’il regrettait que sa « visite soit intervenue dans un contexte pareil », allusion faite aux attentats du 11 septembre et vis-à-vis desquels M. Védrine annoncera que « les pays européens se sont engagés à lever l’ambiguité sur la question des bases-arrières du terrorisme ».

Le 20 octobre 2001, Loïc Heminnekinne, secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères, arrive en Algérie. Cette visite permettra de signer avec les autorités algériennes deux conventions, l’une sur la réouverture du consulat français à Oran, l’autre sur l’ouverture d’un lycée international à Alger. L’occasion s’était prêtée également pour remettre des archives de la période ottomane à l’Algérie. Au même moment se trouvait à Alger Guy Conivet, président de la Cour française de cassation, dont le séjour a permis des contacts intenses avec les responsables algériens, particulièrement dans le secteur judiciaire.

Les innondations du 10 novembre 2001 seront une occasion que ne ratera pas Jacques Chirac pour faire le voyage à Alger et marquer la solidarité de la France avec les victimes de Bab El Oued.

Après lui, Jean-Pierre Chevènement, initiateur du Mouvement des citoyens, et Bernard Delanoë, maire de Paris, suivront les pas de leurs concitoyens.

Ces va-et-vient des responsables français seront ponctués par la visite de Abdelkader Bensalah à Paris. C’est la première fois, depuis l’iIdépendance, qu’un président de l’APN faisait ce genre de voyage.

Et ce n’est pas pour rien que Jean-Louis Debré, président du groupe RPR à l’ Assemblée nationale à l’époque, avait déclaré que « la France est une puissance méditerranéenne et l’Algérie a une position clé en Méditerranée ».

Salah Eddine B.